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  • La technique est-elle une menace pour l'humanité ?

Menace pour l’humanité : elle pourrait alors la faire disparaître ? ou lui enlever les caractéristiques qui font de lui un homme digne de ce nom ? (conscience, raison, liberté, esprit, etc.)

I- La technique, une menace pour l’humanité

• Elle peut mettre l’espèce humaine en péril, mettant en péril la planète elle-même …

o Est technique, d’abord, l’activité qui consiste à transformer la nature, cf. Aristote, H. Arendt : est technique ce qui est fabriqué de main d’homme, ce qui n’existe pas de manière naturelle o Ajouter que très vite, par la technique, l’homme est (se veut) maître de la nature (on peut se référer d’ailleurs au mythe de Prométhée qui signifie que la technique est toujours recherche pour pallier à notre « naturalité déficiente » par rapport aux autres animaux : on veut pouvoir faire aussi bien et finalement mieux, que la nature…) o La maîtrise est rivalité et presque diabolique (cf. Frankenstein, Faust, le vol du feu aux dieux par Prométhée) ; cette maîtrise devient destruction… la transformation de la nature, bouleversement de l’écosystème et destruction potentielle de la planète, de la vie sur terre (ajouter à la nature c’est la transformer et à terme la transformation peut être dangereuse)

• Elle peut même menacer l’humanité au sens où elle risque de nous ôter ce qui fait de nous des hommes : la conscience morale, mais aussi, la liberté…

o La technique, usage, certes, de la raison, mais non guidé par des valeurs –ce que j’ai appelé dans mon cours la « rationalité froide- : recherche du savoir-faire, de l’efficacité. Recherche des moyens nous permettant de parvenir à une fin, pas sur la valeur de la fin. o une société obnubilée par la réussite, le progrès, technique, finit à terme par oublier de penser à la valeur de nos prouesses techniques, et surtout, à ce qu’elles impliquent en termes de bien et de mal (exemple : on est capable de créer des clones, faut-il pour autant en créer ? qu’est-ce qui est en jeu pour la société ? si c’est un progrès technique et scientifique, est-ce un progrès pour l’homme ? etc.) o A terme, la technique peut même nous enlever toute liberté car plus le progrès technique avance, plus l’homme s’avère être prisonnier de ses inventions techniques, surtout celles qui nous servent à nous faciliter le travail, mais aussi la vie. Ainsi H. Arendt (texte distribué en classe) dit-elle que la différence entre l’outil et la machine c’est que c’est la main qui guide l’outil, alors que c’est la machine qui guide l’homme (cf. film Les Temps Modernes de Chaplin ).

II- Pourtant, la technique n’est-elle pas humanisation de l’homme ?

• Cf. le mythe de Prométhée : l’homme est celui qui a à se faire lui-même, à se fabriquer ses conditions de vie, son « monde »…

• Cf. H. Arendt qui appelle technique ce que Marx appelait « travail » (définir la technique selon Arendt)

o la technique humanise le monde et du coup humanise l’homme ; lutter contre la nature, la transformer, etc., c’est en effet faire effort contre elle mais aussi sur nous-mêmes, or, on ne devient un homme qu’à travers l’effort, qui nous permet de lutter contre nos instincts, notre côté « naturel » o la technique nous libère donc du naturel…

III- Enfin, n’est-ce pas se décharger de notre liberté et responsabilité humaine que de soutenir une telle thèse ?

• C’est l’homme, pas la technique, qui peut éventuellement être une menace …

• Cf. Sartre : accuser la technique c’est une conduite d’excuse qui revient à faire de la technique une force qui nous dépasse…

o C’est à nous de réfléchir aux conséquences de nos actions !

o Ne faisons pas de la technique une force qui nous transcende, qui nous échappe, sinon à quoi bon parler encore de technique ? (puisqu’il n’y a plus d’activité de notre part ?)

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Corrigés du bac philo – filière technologique : “La technique nous libère-t-elle de la nature ?”

Mort, maladies, catastrophes… La technique nous prémunit, au moins en partie, des agressions de la nature. En ce sens, elle nous émancipe. Pourtant, la technique peut aussi nous aliéner, en nous enfermant dans une logique d’exploitation du monde et de la nature. Pour dépasser ce problème, que les élèves de filière technologique ont été invités à interroger pour l’épreuve du bac, peut-être faudrait-il repenser de fond en comble notre rapport à la technique, non comme un outil de domination et un moyen de nous extraire de la nature, mais comme une manière de vivre en harmonie en son sein. C’est ce qu’avance l’agrégée de philosophie Apolline Guillot dans sa proposition de corrigé.

Proposition de correction : il s’agit ici de pistes possibles de traitement du sujet et non de la copie-type attendue par les correcteurs !

  • Auteurs : Descartes, Platon, Simondon, Heidegger
  • Concepts : technique, art, liberté

Introduction / Problématisation

L’homme fait partie de la nature : elle est son terrain de jeu et sa prison, dont il ne sort que lorsqu’il meurt – et encore, la mort elle-même fait partie de la nature. Par « nature », on entend ici l’ensemble des choses physiques, ainsi que les lois qui régissent leurs interactions. Impossible d’aller contre la gravité, le vieillissement des cellules ou encore un tremblement de terre.

Impossible, vraiment ? À mieux y réfléchir, on se rend compte que nous avons aujourd’hui la capacité de nous affranchir de certains processus « naturels ». Médecine, architecture, pesticides, fusées spatiales... Nombreuses sont les innovations qui aujourd’hui rendent possible un certain affranchissement de la nature. La technique a donc une fonction émancipatrice : elle permet à l’homme d’échapper à certaines contraintes, de repousser certaines limites.

Mais si l’on examine de plus près en quoi consistent nos dispositifs techniques, on se rend compte qu’ils dérivent soit de l’expérience ordinaire et de l’imitation de la nature, soit de la connaissance des lois de la nature. Dans tous les cas, ils s’appuient sur une connaissance du fonctionnement du monde pour construire un outil ou un système capable de produire des effets qui n’existaient pas auparavant. En bref : la technique fait jouer la nature contre son propre camp, la subvertissant à son profit. Là où il pensait se libérer de la nature, l’homme ne fait que la prolonger en l’utilisant dans ses outils. Jusqu’à l’exploitation.

Première partie / La technique comme moyen pour l’homme de se libérer de la nature

Si l’homme fait partie de la nature, ses relations avec cette dernière sont médiatisées par un troisième terme, l’outil . En effet, le seul usage de ses forces physiques le condamnerait à une mort certainement bien plus rapide qu’aujourd’hui, tant la nature l’a doté de peu de défenses naturelles.

C’est la leçon du mythe de Prométhée tel qu’il est raconté par Platon dans le Protagoras  : Épiméthée, le frère de Prométhée, oublie les hommes au moment de distribuer les qualités et dons physiques parmi les animaux. Inventer des prolongements de son corps, des moyens d’augmenter ses capacités naturelles ou des abris pour se protéger, sont autant d’activités qui ne sont pas simplement du « luxe », mais des moyens de survie !

On peut aller encore plus loin : être « libéré » des contraintes naturelles ne veut pas seulement dire « éviter la mort ». C’est donc pour améliorer la vie humaine que les sciences et les techniques se sont développées, comme l’affirme Descartes dans le Discours de la Méthode  : il serait criminel de ne pas mettre les progrès de la science au profit de l’humanité. En maîtrisant les lois qui régissent le monde, les hommes pourraient se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » , afin de jouir d’un plus grand confort, mais surtout, de soigner leur corps.

Cependant, cette amélioration de la vie humaine est-elle pour autant une réelle « libération de la nature »  ? En effet, Descartes ne prétend pas s’affranchir des lois de la nature, mais bien de les exploiter au profit de l’humanité. Cette exploitation des lois de la nature peut amener à malmener la Nature dans son ensemble, comme équilibre fragile de forces que nous ne maîtrisons pas forcément.

Deuxième partie / La technique n’est pas outil de libération, mais d’asservissement 

Si nous avons jusqu’à présent parlé de la nature comme une collection de lois et de phénomènes, la nature renvoie également à un système complexe intégrant tous ces éléments. Cette approche globale de la nature comme équilibre de forces est intéressante car elle en fait un ensemble dynamique, et pas seulement un stock de ressources disponibles à exploiter.

En cela, la technique ne nous libère pas de la nature mais nous donne l’illusion de pouvoir y échapper alors même que nous en sommes toujours des parties. Certaines innovations techniques, en poussant à bout nos ressources ou en entraînant des effets encore mal maîtrisés sur notre santé, mettent en péril notre propre survie !

C’est l’effet pernicieux de la technique que dénonce Heidegger : elle repose sur une approche utilitaire du monde qui nous entoure, en nous en excluant à tort.

Cependant, lorsqu’on parle de « libération » de la nature puis d’« exploitation » de cette dernière, on a en tête un nécessaire rapport de force binaire qui se rapproche de ce que Hegel appelle la « dialectique du maître et de l’esclave » . Toute relation entre l’homme et la nature consisterait soit en un rapport de dominé à dominant, soit l’inverse.

Ne faut-il pas sortir de ce paradigme pour proposer une approche de la technique comme médiation harmonieuse entre l’homme et son environnement ?

Troisième partie / La technique se tient aux côtés de la nature et de l’homme

Plus que d’être simplificatrice, la dialectique de la libération et de l’asservissement est dangereuse. C’est en tout cas ce que suggère Gilbert Simondon dans Du mode d’existence des objets techniques . À ses yeux, la méconnaissance de la machine est la plus profonde cause d’aliénation dans le monde. Ce n’est pas en accusant les machines sans en comprendre le fonctionnement que nous serons capables de rendre nos technologies adéquates à nos valeurs humaines.

En opposant radicalement technique et nature, nous faisons de la technique un domaine à part de la culture humaine, et nous lui retirons le droit d’être porteuse de valeurs, de vision, et de significations propres.

Simondon propose une voie de réconciliation entre l’homme, la nature et son environnement technique. Selon lui, l’homme a pour fonction d’être le coordinateur et l’inventeur permanent des machines qui opèrent avec lui. Loin d’être un maître ou un esclave, il est le chef d’orchestre qui fait fonctionner main dans la main ses objets techniques et la nature.

La question de savoir si la technique libère l’homme de la nature comporte plusieurs dangers que nous avons identifiés. Si en effet nous avons pu voir que la technique libérait l’homme de certaines contraintes naturelles, il ne faut pas oublier que l’homme, tout comme les outils, sont des parties d’un système unique, la Nature. Cet oubli peut conduire à des débordements, notamment à une exploitation de la nature qui se retourne contre l’homme et l’asservit à son tour, le mettant en danger de mort ou d’extinction globale. Nous avons enfin choisi de nous distancier de cette opposition binaire et de considérer la technique comme l’une des manières qu’a l’homme d’habiter le monde. On se rend compte alors que cette dernière, en s’intégrant dans nos vies quotidiennes et en transformant notre environnement, véhicule elle aussi des valeurs et des significations culturelles.

Retrouvez l'ensemble des corrigés de l’épreuve du Bac philo 2021 :

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Sommes-nous responsables de l’avenir ?

Commentaire de texte : De la division du travail social (1893) d’Émile Durkheim.

➤ Filière technologiques :

Est-il toujours injuste de désobéir aux lois ?

Savoir, est-ce ne rien croire ?

La technique nous libère-t-elle de la nature ?

Commentaire de texte : Le poète et l’activité de fantaisie (1907), de Sigmund Freud .

Expresso : les parcours interactifs

dissertation philosophique la technique menace t elle l'homme

Comment commenter un texte philosophique ?

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La technique est-elle naturelle à l'homme ? Corrigé de dissertation : épisode • 4/4 du podcast Bac philo 2014

La technique est-elle naturelle à l'homme ? Corrigé de dissertation

Cette émission propose un corrigé du sujet de dissertation "la technique est-elle naturelle à l’homme " élaboré par hugues marminat, professeur de philosophie au lycée français de bruxelles..

  • Hugues Marminat Professeur de philosophie au lycée Français de Bruxelles

Cette émission propose un corrigé du sujet de dissertation "La technique est-elle naturelle à l’homme ?" élaboré par Hugues Marminat , professeur de philosophie au lycée Français de Bruxelles.

Compréhension du sujet

1) Qu'est-ce que la technique ?

  • chez les Grecs, la technè = art (savoir-faire, habileté). Elle s’oppose à l’ épistèmè (la science théorique)
  • Chez les modernes, la technique est « technoscience » : c’est le savoir matérialisée, la science appliquée. Décloisonnement entre science et technique. Le savoir-faire renvoie à un stade dépassé de la technique : celui de l’artisanat et de l’outil.
  • Du coup, le mot "technique" renvoie aujourd’hui à un savoir-faire simple, l’habileté des mains
  • Alors que le mot "technologie" = opérations de fabrication complexes, intégrées au corps de la "technoscience" : électronique, techniques de l’information et de la communication, génie génétique et biotechnologies, etc.
  • De quelle technique parlons-nous ? "La" technique = terme générique, abstrait et trompeur
  • Il y a pour aller vite 3 âges de la technique = l’artisanat, l’industrie et l’ingénierie, les nouvelles technologies. Chacun pose des problèmes spécifiques dans sa relation avec la "nature humaine"
  • Chaque objet technique induit une différence d’appréhension, de prise en main, d’effet sur l’homme. Un parapluie, une voiture, et un téléphone portable ne produisent pas le même effet.

2) Que signifie "naturel à"  ?

  • ce qui appartient à la nature d’un être, ce qui est relatif à la nature humaine, ici.

L’Homme est-il naturellement technicien ?Peut-on définir l’être humain comme un être qui fabrique et utilise des outils, objets artificiels ?La technique suffit-elle à englober toute la complexité humaine ?

  • Ce qui est inné, ce que l’homme possède en naissant. S’oppose à acquis, appris.

Naturel s’oppose ici à culturel. La technique est-elle fait biologique, qui vient de son corps ou bien est-elle un fait culturel majeur, ce qui fait entrer l’homme dans l’histoire ?La technique ne modifie-t-elle pas la nature humaine ?

  • Ce qui correspond à l’ordre habituel, ce qui est considéré comme normal (« c’est naturel » = ça va de soi), ce qui s’impose comme une évidence. Aisance avec laquelle on se comporte, spontanéité.

La technique moderne n’est-elle pas devenue si omniprésente, si normale, qu’on ne peut plus s’en passer ? L’homme n’est-il pas un utilisateur compulsif de techniques ?

3) Définir le terme "homme"

  • désigne le genre humain, par opposition au reste des animaux.

L’homme est-il le seul animal technicien ? La technique est-elle le propre de l’homme ?

  • de quel homme parle-t-on ? Le fabricant (artisan, ingénieur) ou l’utilisateur (travailleur, consommateur)

4) « est-elle » : 

  • Présent de vérité générale qui renvoie à une essence, à un être permanent de l’homme
  • Mais en réalité, le rapport de la nature humaine à la technique a bien changé.

Problématisation

  • Paradoxe du sujet

On oppose, par définition, la technique à la nature. Mais, il y a toujours eu de la technique : la technique est connaturelle à l’homme. Dès qu’il apparaît, c’est déjà outillé ! Aussi loin qu’on remonte, la technique est là, disponible. En ce sens, elle est "naturelle à l’homme", au sens où elle a toujours été à sa disposition, associée à l’homme. Il n’y a pas d’état pré-technique de l’homme (sauf hypothétique = l’état de nature chez Rousseau) La technique est-elle une faculté naturelle (biologique, innée) à l’homme ?L’homme a-t-il une tendance naturelle à fabriquer et à utiliser des outils ?D’où vient l’impulsion ? De lui ? Ou de l’extérieur (son environnement) ? Trouve-t-on de la technique chez les autres animaux ou bien est-ce le propre de l’homme ?La technique est-elle déjà dans la nature avant l’homme ? Ou bien n’est-elle naturelle qu’à l’homme ?Continuité ou discontinuité ?

2) Plus qu’un fait biologique, la technique est un fait culturel = il fait entrer l’homme dans l’histoire

La technique se trouve du côté de l’acquis, du progrès ! Dès lors, elle introduit une rupture avec la nature (qu’il faut dominer, domestiquer, humaniser) et avec la "nature humaine" : l’homme se définit comme libre, indépendamment de toute détermination préalable. Il change la société, le monde et lui-même au rythme de ses techniques : l’homme se fabrique !

3) Mais justement, la technique, en devenant notre milieu (la "technosphère", le "technocosme", ou le "technosystème") de développement et de vie, ne modifie-t-il pas complètement la nature même de l’homme, sa façon d’être ? 

L’homme est-il encore maître de ses créations, de ses outils ?La technique ne l’asservit-elle pas autant qu’elle le libère ? Ne sommes-nous pas devenus dépendants de nos objets techniques, aliénés à eux ? La technique est devenue omniprésente, normale, allant de soi. Elle est un phénomène irréversible, avec lequel il faut composer : elle est notre destin.

Plan détaillé

I) LA TECHNIQUE EST NATURELLE A L’HOMME

A) Le corps humain est naturellement technicien : il a des mains !

  • Texte sélectionné : Aristote, Des parties des animaux.

B) L’évolution : l’homme est devenu technicien

  • Texte sélectionné  : LEROI-GOURHAN , Le geste et la parole , tome II (1965)

C) Définir l’homme comme « homo faber » : la technique comme propre de l’homme.   

  • Henri Bergson : L’Évolution créatrice (1907)

II) LA TECHNIQUE EST CULTURELLE ET NON NATURELLE : ELLE ELOIGNE L’HOMME DE LA NATURE

A) La technique fait sortir l’homme de la nature et le fait entrer dans l’histoire

  • Rousseau, Discours sur l’Origine et les Fondements de l’Inégalité parmi les hommes .

B) La technique doit nous rendre "comme maîtres et possesseurs de la nature".   

  • Descartes, Discours de la méthode, VI

C) Par la technique, l’homme se « fabrique » lui-même

1) La technique est l’objectivation de la subjectivité humaine

  • Hegel, Leçons sur la philosophie de l’histoire

2) L’homme construit son propre monde et se construit en retour

  • Marx, Manuscrits de 1844

3) Critique du machinisme. La technique peut aliéner l’ouvrier

  • Marx , Le Capital

III) LA TECHNIQUE EST DEVENUE « NATURELLE A L’HOMME » : ELLE S’IMPOSE A LUI, ELLE S’INCORPORE A LUI, ELLE DEVIENT LUI.

A) La technique devient autonome : elle s’impose à l’homme. Elle est notre destin

  • Heidegger, L’Essence de la technique

B) La technique incorporée : le corps augmenté ou amputé ?

  • Merleau-Ponty , Phénoménologie de la Perception

C) Une nouvelle humanité : « Homo portabilis » ou « Petite Poucette » ?

  • Dominique Lecourt , Humain, Posthumain
  • Michel Serres, Petite Poucette

Textes lus par Olivier Martinaud

  • Aristote, Les Parties des animaux , § 10, 687 b, éd. Les Belles Lettres, trad. P. Louis, p. 136. 137
  • Leroi-Gourhan, Le geste et la parole , tome 2, 1965
  • Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique , 1969

Extrait diffusé

« Google glass, le test en vidéo », article vidéo, Le Monde , 03/10/2013

Musiques diffusées

  • Kraftwerk, The robots
  • Pink Floyd, Welcome to the machine
  • Téléphone, Hygiaphone

"2 minutes papillon" de Géraldine Mosna-Savoye 

  • Nathalie Monnin, Qu'est-ce que penser librement ? Apogée
  • Jean Danielou Collaboration
  • Marianne Chassort Collaboration
  • Mydia Portis-Guérin Réalisation
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La technique - dissertations de philosophie

  • Est-il raisonnable de critiquer le progrès technique ?
  • Est-il souhaitable de réaliser tout ce qui est techniquement possible ?
  • Faut-il limiter la puissance humaine ?
  • La technique est-elle une menace pour l'humanité ?
  • La technique ne sert-elle qu'à nous rendre maître de la nature ?
  • La technique n'est-elle pour l'homme qu'un moyen ?
  • La technique peut-elle maîtriser la nature ?
  • La technique peut-elle transformer la morale ?
  • La valeur d'une civilisation est-elle fonction de son développement technique ?
  • Le développement de la technique obéit-il a une fatalité ?
  • Le développement technique peut-il être un facteur d'esclavage ?
  • Le développement technique transforme-t-il les hommes ?
  • Le progrès technique rend-il l'être humain plus heureux ?
  • Les objets techniques imposent-ils une façon de penser ?
  • Peut-on s'opposer au progrès technique ?

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"passe ton bac d'abord ", la technique.

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  • La technique, une spécificité humaine ?
  • La technique libère-t-elle ou asservit-elle les hommes ? 
  • La technique est-elle réalisation ou destruction de l’humanité ?   
  • La technique résout-elle les problèmes ou en crée-t-elle davantage ? 
  • Peut-on gouverner la société à l’aide de techniques ?
  • L’homme peut-il devenir le produit de ses techniques ?
  • Est-il légitime de limiter le développement technique ?

DEFINITIONS

Technique vient du grec

  • Technein = fabriquer, produire, construire
  • Teknê = art (au sens de artifice), habileté

Définition Lalande : “Les techniques sont des procédés bien définis et transmissibles destinés à produire certains résultats jugés utiles”. 

  • Ensemble des moyens artificiels utilisé par l’homme pour produire des objets qui n’existent pas dans la nature. Et qui augmentent sa puissance ou   lui rendent la vie plus facile.
  • Est considéré comme « technique » ce qui est acquis et transmis par le milieu social (Différence avec l’ instinct qui n’est pas acquis). Pas de société humaine sans technique.

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La technique, est donc une action qui a pour but la production d’un objet ( qui peut être aussi bien une cafetière, un satellite, une œuvre artistique…), réalisé à partir de procédés spécifiques .

Bah oui ! On ne fabrique pas une œuvre littéraire avec les mêmes spécificités qu’une cafetière… 

Donc la technique n’implique pas seulement des connaissances , un savoir théorique, mais aussi des savoir-faire.

Il faut aussi différencier l’instinct, d’un savoir conscient et volontaire . Un animal peut par instant construire un piège (l’araignée) mais quand l’homme construit un piège, il y a conscience. Il pourra définir, transmettre apprendre la construction du piège et l’adapter :  « L’invention même non éphémère d’un individu, si elle n’est pas effectivement acquise et transmise par le milieu social n’est pas technique. » Ducassé Histoire des Techniques. 1945 .

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Par technique, on entend :

  – Objets techniques ou moyens matériels employés en vue de la réalisation d’une tâche. Il s’agit des outils et des machines, ainsi que des instruments. 

– Procédés ou méthodes non-objets   : Techniques purement intellectuelles, techniques inscrites par apprentissage dans le corps : les techniques du corps dont parle Mauss (manger, s’asseoir, marcher, faire l’amour, …)

  Ce sens correspond à l’étymologie du mot technique qui vient du grec techné , qui signifie habileté acquise ou art au sens de savoir-faire. 

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Buts de la technique  :

Procédé permettant d’atteindre un but / produire des objets susceptibles de faciliter la vie de l’homme, produire plus en travaillant moins, maitriser notre environnement, vivre plus longtemps, plus beau…

Donc but UTILITAIRE (différence avec l’art), EFFICACITE

La technique  ajoute  quelque chose au réel en le transformant , en le modifiant , en infléchissant son cours spontané ou naturel. La technique a donc un rapport au réel ou à la nature qui est essentiellement un rapport de TRANSFORMATION.  

  • L’arbre a son principe d’existence en lui-même
  • La cafetière a son principe d’existence hors de soi , elle nait de l’esprit et la main de l’homme.

On parlera donc de technique pour désigner dans toutes les activités humaines soit les moyens de produire des objets qui ne sont pas naturels , soit les moyens de résoudre un problème que l’homme rencontre dans son existence. 

Quelques différences

Technique/ technologie

  • La technique relève du savoir-faire   
  • La technologie peut se définir comme le point de rencontre de 3 domaines qui impliquent un usage technique de plus en plus important : La science, l’économie, le politique (et militaire)

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Technique / science :

La science   : connaissance pure ; Son but est de connaître ce qui est . Elle recherche des lois qui régissent les rapports entre les objets qu’elles analysent. Les sciences   recourent à des expérimentations comme moyens de tester les hypothèses, les théories conçues pour expliquer le réel.  

La technique est historiquement aussi vieille que l’homme :    homo habilis , (l’homme habile de ses mains), celui qui utilise des outils.

La technique a beau être considérée comme la mise en application des découvertes scientifiques ,   elle apparaît pourtant   avant la science. 

INTRODUCTION

Le mythe de prométhée.

Prométhée a volé le feu aux Dieux pour le donner aux hommes .   Il sera puni par Zeus, il sera enchaîné à un rocher, un vautour viendra lui dévorer le foie chaque jour.  

Mais g râce à son geste, les hommes auront «   l’intelligence qui s’applique aux besoins de la vie »   : c’est-à-dire la technique. 

Par elle, il s’émancipe, et se pense et se vit comme différent du reste de la nature, seul à être doté d’une puissance créatrice et destructrice.

Prométhée est un personnage ambivalent : habile audacieux, bienfaisant envers les hommes mais en même temps son orgueil et son audace lui valent le châtiment divin.   Une figure qui finalement ressemble à l’homme lui-même lorsqu’il veut devenir l’égal du dieu créateur.

QUAND LA PUB S’EMPARE DU MYTHE DE PROMETHEE…
Le mythe raconté par Platon dans Protagoras  :

Platon (424-347 av. J.-C.) est un philosophe grec (Athénien).  Elève de Socrate, Platon rédige une série de dialogues dont chacun est l’occasion d’interroger un sujet donné (Le Beau, L’amour, La politique…). Dans le Protagoras,  il met en scène Protagoras, un  sophiste célèbre.   Pour Protagoras, « l’homme est la mesure de toute chose” …

” Il fut jadis un temps où les dieux existaient, mais non les espèces mortelles. Quand le temps que le destin avaitassigné à leur création fut venu, les dieux les façonnèrent dans les entrailles de la terre d’un mélange de terre et defeu et des éléments qui s’allient au feu et à la terre.

Quand le moment de les amener à la lumière approcha, ils chargèrent Prométhée et Epiméthée de les pourvoir etd’attribuer à chacun des qualités appropriées. Mais Epiméthée demanda à Prométhée de lui laisser faire seul lepartage.

« Quand je l’aurai fini, dit-il, tu viendras l’examiner ». Sa demande accordée il fit le partage, et, en le faisant, ilattribua aux uns la force sans la vitesse, aux autres la vitesse sans la force ; il donna des armes à ceux-ci, les refusa àceux-là, mais il imagina pour eux d’autres moyens de conservation ; car à ceux d’entre eux qu’il logeait dans uncorps de petite taille, il donna des ailes pour fuir ou un refuge souterrain ; pour ceux qui avaient l’avantage d’une grande taille, leur grandeur suffit à les conserver, et il appliqua ce procédé de compensation à tous les animaux. Ces mesures de précaution étaient destinées à prévenir la disparition des races. Mais quand il leur eut fourni les moyensd’échapper à une destruction mutuelle, il voulut les aider à supporter les saisons de Zeus ; il imagina pour cela de lesrevêtir de poils épais et de peaux serrées, suffisantes pour les garantir du froid, capables aussi de les protéger contre la chaleur et destinées enfin à servir, pour le temps du sommeil, de couvertures naturelles, propres à chacun d’eux ; illeur donna en outre comme chaussures, soit des sabots de cornes, soit des peaux calleuses et dépourvues de sang, ensuite il leur fournit des aliments variés suivant les espèces, aux uns l’herbe du sol, aux autres les fruits des arbres,aux autres des racines ; à quelques uns mêmes il donna d’autres animaux à manger ; mais il limita leur fécondité etmultiplia celle de leur victime pour assurer le salut de la race.

Cependant Epiméthée, qui n’était pas très réfléchi avait sans y prendre garde dépensé pour les animaux toutes lesfacultés dont il disposait et il lui restait la race humaine à pourvoir, et il ne savait que faire. Dans cet embarras,Prométhée vient pour examiner le partage ; il voit les animaux bien pourvus, mais l’homme nu, sans chaussures, nicouvertures ni armes, et le jour fixé approchait où il fallait l’amener du sein de la terre à la lumière. Alors Prométhée,ne sachant qu’imaginer pour donner à l’homme le moyen de se conserver, vole à Héphaïstos et à Athéna laconnaissance des arts avec le feu ; car, sans le feu, la connaissance des arts était impossible et inutile ; et il en faitprésent à l’homme. L’homme eut ainsi la science propre à conserver sa vie ; mais il n’avait pas la science politique ;celle-ci se trouvait chez Zeus et Prométhée n’avait plus le temps de pénétrer dans l’acropole que Zeus habite et oùveillent d’ailleurs des gardes redoutables. Il se glisse donc furtivement dans l’atelier commun où Athéna etHéphaïstos cultivaient leur amour des arts, il y dérobe au dieu son art de manier le feu et à la déesse l’art qui lui estpropre, et il en fait présent à l’homme, et c’est ainsi que l’homme peut se procurer des ressources pour vivre. Dans lasuite, Prométhée fut, dit-on, puni du larcin qu’il avait commis par la faute d’Epiméthée.

Quand l’homme fut en possession de son lot divin, d’abord à cause de son affinité avec les dieux, il crut à leurexistence, privilège qu’il a seul de tous les animaux, et il se mit à leur dresser des autels et des statues ; ensuite il eutbientôt fait, grâce à la science qu’il avait d’articuler sa voix et de former les noms des choses, d’inventer les maisons,les habits, les chaussures, les lits, et de tirer les aliments du sol. Avec ces ressources, les hommes, à l’origine, vivaientisolés, et les villes n’existaient pas ; aussi périssaient-ils sous les coups des bêtes fauves toujours plus fortes qu’eux ;les arts mécaniques suffisaient à les faire vivre ; mais ils étaient d’un secours insuffisant dans la guerre contre lesbêtes ; car ils ne possédaient pas encore la science politique dont l’art militaire fait parti. En conséquence ilscherchaient à se rassembler et à se mettre en sûreté en fondant des villes ; mais quand ils s’étaient rassemblés, ils sefaisaient du mal les uns aux autres, parce que la science politique leur manquait, en sorte qu’ils se séparaient denouveau et périssaient.

Alors Zeus, craignant que notre race ne fut anéantie, envoya Hermès porter aux hommes la pudeur et la justice pourservir de règles aux cités et unir les hommes par les liens de l’amitié. Hermès alors demanda à Zeus de quellemanière il devait donner aux hommes la justice et la pudeur. « Dois-je les partager comme on a partagé les arts ? Orles arts ont été partagés de manière qu’un seul homme, expert en l’art médical, suffît pour un grand nombre de profanes, et les autres artisans de même. Dois-je répartir ainsi la justice et la pudeur parmi les hommes ou lespartager entre tous » –

«Entre tous répondit Zeus ; que tous y aient part, car les villes ne sauraient exister, si ces vertus étaient comme lesarts, le partage exclusif de quelques uns ; établis en outre en mon nom cette loi que tout homme incapable de pudeuret de justice sera exterminé comme un fléau de la société ».

Voilà comment, Socrate, et voilà pourquoi et les Athéniens et les autres, quand il s’agit d’architecture ou de tout autreart professionnel, pensent qu’il n’appartient qu’à un petit nombre de donner des conseils, et si quelque autre, endehors de ce petit nombre se mêle de donner un avis, ils ne le tolèrent pas, comme tu dis, et ils ont raison selon moi. Mais quand on délibère sur la politique où tout repose sur la justice et la tempérance, ils ont raison d’admettre tout lemonde, parce qu’il faut que tout le monde ait part à la vertu civile ; autrement il n’y a pas de cité”.

Platon, Protagoras. 320.321c. Traduction d’Emile Chambry.

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Ce mythe très connu de Platon donne à l’homme une place très particulière.

Certes, l’homme est mortel et à ce titre il est une espèce naturelle comme les végétaux ou les animaux il s’oppose aux dieux qui est sont immortels. Mais parce qu’Épiméthée n’a pas correctement réalisé sa tâche, c’est-à-dire donner aux hommes les attributs qui auraient assuré leur survie, l’acte de Prométhée va donner à l’homme l’intelligence technicienne  puis, par l’intervention d’Hermès,  l’intelligence  politique et morale ,  sans lesquelles il ne peut y avoir de société.

L’homme paraît donc dans le mythe doté d’une particularité, d’un statut particulier qui lui donne une dimension de supériorité.

L’homme serait donc celui qui produit de la culture, invente des religions et organise des mondes sociaux. Il n’y a pas de société humaine sans technique sans art, sans religion… Et  ce mythe place l’homme, qui est un animal, à un autre niveau du règne animal. En fait, son manque originel va se transformer en force , en avantage sur les autres espèces. C’est parce qu’il est indéterminé que l’homme va créer un « monde artificiel dans lequel la dimension institutionnelle est essentiel » (…) « La société joue pour chat comme le rôle de l’espèce pour l’animal » écrit Leroi-Gourhan

LA TECHNIQUE, UNE SPECIFICITE HUMAINE ?

Le mythe fait apparaître la technique comme une nécessité pour l’homme. 

Selon le mythe de Prométhée, l’espèce humaine, seule, a reçu l’habilité technique. Elle ferait exception, par sa capacité à manier l’outil et à fabriquer . C’est l’Homo faber dont parlera Bergson.

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Aristote et la main...

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Pour un philosophe comme Aristote , le corps humain est fait pour la technique, et tout spécialement la main parce que comme elle n’a pas de fonction propre, elle peut servir à toutes les fonctions de l’intelligence. Pour lui c’est parce que l’homme est intelligent qu’il a une main or, « La nature ne fait rien en vain » … (Vision d’Aristote peu acceptable aujourd’hui car elle ne tient pas compte de l’évolution…)

«  Ce n’est pas, affirme-t-il, parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres  » (Aristote,  Les parties des animaux )

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Aristote refuse l’idée du mythe de Prométhée, où l’outil et la technique servent à compenser la faiblesse originelle de l’homme. Pour le philosophe, que l’homme soit le seul animal à disposer d’un instrument prolongeant sa raison est bien au contraire la marque d’une certaine perfection. Ce lien essentiel entre l’intelligence humaine et la main signifie que la technique et les outils ne sont qu’un déploiement de la nature de l’homme.

Leroi-Gouhran : l'affaiblissement de l'intelligence

On retrouve  aussi l’importance de la main et son rôle chez Leroi-Gouhran. Pour lui ,  l’homme en se redressant, a libéré la capacité de son cerveau et de ses mains. Mais l’âge des machines risque d’affaiblir l’intelligence des individus … La main n’est plus un organe fabricateur, mais plutôt presque un organe au service de la machine. 

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« La main à l’origine était une pince à tenir les cailloux, le triomphe de l’homme a été d’en faire la servante de plus en plus habile de ses pensées de fabricant. Du Paléolithique [1] supérieur au XIXe siècle, elle a traversé une interminable apogée. Dans l’industrie, elle joue encore un rôle essentiel, par quelques artisans outilleurs qui fabriquent les pièces agissantes des machines devant lesquelles la foule ouvrière n’aura plus qu’une pince à cinq doigts pour distribuer la matière ou un index pour appuyer sur le bouton. Encore s’agit-il d’un stade de transition, car il n’est pas douteux que les phases non mécaniques de la fabrication des machines s’éliminent peu à peu.{C}   Il serait de peu d’importance que diminue le rôle de cet organe de fortune qu’est la main si tout ne montrait pas que son activité est étroitement solidaire de l’équilibre des territoires cérébraux qui l’intéressent. « Ne rien savoir faire de ses dix doigts » n’est pas très inquiétant à l’échelle de l’espèce car il s’écoulera bien des millénaires avant que régresse un si vieux dispositif neuro-moteur, mais sur le plan individuel, il en est tout autrement. Ne pas avoir à penser avec ses dix doigts équivaut à manquer d’une partie de sa pensée normalement, philogénétiquement [2] humaine. Il existe donc à l’échelle des individus sinon à celle de l’espèce, dès à présent, un problème de la régression de la main.” André Leroi-Gourhan ,  Le Geste et la Parole , 1965, tome II, chap. 8, Éd. Albin Michel, p. 61-62.

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Bergson et l'homo faber

Bergson aussi  voit la technique comme une spécificité de l’Homme  mais pour lui c’est parce que  l’intelligence humaine est d’abord une intelligence technique (produire des outils)/ l’homme est un  homo faber . Et c’est parce qu’il est  homo faber  qu’il est  homo sapiens (homme « intelligent, sage, raisonnable, prudent »).

L’homme a en permanence des outils disponibles qu’il peut faire collaborer avec d’autres outils. Rien d’occasionnel comme chez certains animaux.

  « L’intelligence. est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d’en varier indéfiniment la fabrication  »

Bergson, in L’évolution créatrice , 1907

La technique naturelle à l'homme ?

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Se pourrait-il alors que  la technique soit inhérente à l’homme ?

Si l’on en croit Merlau-Ponty,   on ne peut séparer chez l’homme ce qui appartient au culturel et ce qui appartient au naturel . La technique – qui appartient à la culture- est donc indissociable de l’homme…

Ainsi, la culture, donc la technique, comme d’autres comportements, serait une composante intrinsèque de l’homme, enrichie par des siècles d’évolution . L’homme alors serait naturellement technicien… La technique serait le propre de l’homme, une caractéristique biologique  ; la technique serait son outil comme les griffes sont celles du lion… Un homo faber , un homme artisan…

Le fait est que l’homme est toujours déjà outillé. La présence humaine dans l’Histoire est toujours marquée par l’objet.  

Ainsi « Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme…. » écrit-il dans Phénoménologie de la Perception (1945)

Il est impossible de superposer chez l’homme une première couche de comportements que l’on appellerait « naturels » et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme, comme on voudra dire, en ce sens qu’il n’est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l’être simplement biologique – et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d’échappement et par un génie de l’équivoque   qui pourraient servir à définir l’homme ». Maurice Merleau-Ponty,  Phénoménologie de la perception  (1945)

Existe-t-il une technique chez l'animal ?  

Mais depuis quelques décennies, l’éthologie (Étude du comportement animal)  a montré que les animaux (du moins certaines espèces) utilisaient des outils. Mais les utiliser, ne signifie pas les fabriquer. Des objets déjà existants sont utilisés.  Il faudra néanmoins ne pas confondre ce qui relève de l’instinct et ce qui relève de la technique .  De manière traditionnelle, on désigne par le terme d’ instinct un comportement inné, régulier, qui ne nécessite aucune transmission ni aucune réflexion pour être mis en œuvre.

Par ailleurs l’animal n’a pas de machine qui travaillent « à sa place » pour la chasse, la pêche ou même la reproduction !

  • L’éponge que le Dauphin utilise pour racler les fonds marins sans s’abimer le museau.
  • Le principe du marteau et de l’enclume utilisé par les grands singes pour casser des noix.
  • L’utilisation à des fins de protection ou de camouflage que la pieuvre fait de coquillages, noix de coco…

De plus, certaines espèces transmettent à leur clan des techniques apprises.   

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  Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté. Karl Marx, Le capital, 1867, trad. J. Roy, Éditions sociales, 1950.

Peut-on parler de création d’outils chez les animaux ? Certains animaux emploient des cailloux, des brindilles, pour briser ou pour ramasser quelque chose. Les corbeaux des villes fouillent les poubelles des humains et ramassent des objets, comme des cintres par exemple, qu’ils tordent avec leur bec et utilisent ensuite pour construire un nid par exemple.

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La pêche aux insectes est une des pratiques les plus étudiées chez les chimpanzés. Elle concerne surtout les femelles, les mâles préférant la technique moins délicate […]. Quand elle veut pêcher, la femelle chimpanzé commence par repérer un nid, souvent déjà connu et exploité par le groupe. Elle cherche alors une brindille dans les arbres alentour, la casse, la débarrasse éventuellement de ses feuilles et de son écorce et la taille à la bonne longueur avec, pourquoi pas, un bout pointu. Elle retourne alors au nid, fait la queue si un collègue est déjà à table puis, son tour venu, plonge son outil dans les galeries pleines d’insectes.  La pêche est-elle une pratique culturelle des chimpanzés ? Cela se pourrait. D’une part, toutes les populations ne pêchent pas à l’aide de baguette : dans la forêt de Taï, en Côte d’Ivoire, on ne pêche des termites qu’avec les bras. D’autre part, dans les groupes utilisant une baguette, les techniques de préparation varient d’un lieu à l’autre. La plupart du temps, l’extrémité de l’outil est pointue, sans effilochage, pour une progression optimale dans les galeries. Si elle est usée, le pêcheur la mordille pour la remettre à neuf. Mais un groupe vivant en République démocratique du Congo (RDC) fait exactement le contraire : ses membres abîment volontairement la pointe, à la main et avec les dents, pour l’effilocher et s’en servir comme brosse ! Ils passent régulièrement la baguette dans le creux de leur main pour ranger les fils, comme un peintre recoiffe son pinceau ébouriffé. Un tel outil peut même être exploité de plusieurs manières, la plus sophistiquée consistant à user du « manche » pour agrandir l’entrée de la galerie, puis de la brosse pour ramasser les termites. Au final, ce groupe vivant en RDC a développé une technique de pêche unique au monde…  Damien Jayat, « La pêche aux insectes : pratique culturelle des chimpanzés ? »,  Futura-

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« On sait aussi que les chimpanzés ou les dauphins et d’autres espèces possèdent des formes de conscience de soi, qu’ils savent innover et se transmettent des techniques de chasse ou des façons de s’alimenter (ce que l’on nomme “cultures animales”). Enfin, en trente ans d’expérience d’enseignements du langage à des gorilles, des chimpanzés ou des bonobos, il est apparu que la frontière linguistique et symbolique entre les animaux et les hommes était moins nette qu’il n’y paraissait. » J.-F. Dortier, L’homme, cet étrange animal 

LA TECHNIQUE RESOUT-ELLE LES PROBLEMES OU EN CREE-T-ELLE DAVANTAGE ?

Dans son  Discours de la méthode  en 1637, Descartes invite les hommes à se rendre “ comme maîtres et possesseurs de la nature “ .    Pour lui, la technique a pour fin la résolution des problèmes et l’amélioration des conditions de vie humaine. Particulièrement en ce qui concerne les progrès en médecine. Il nous faut donc bien connaitre la nature pour la « dominer » . Aujourd’hui, on lit cette formule comme le manifeste de la démesure humaine contemporaine, liée au progrès. Mais attention au contresens ! Descartes n’a jamais connu l’ère de la révolution industrielle. Pour le philosophe du XVIIe siècle, cette phrase exprimait un rêve de libération de l’homme de l’emprise d’explications magiques de la nature , de voir enfin arriver le règne de l’homme qui, par les arts mécaniques, allait enfin pouvoir avoir une maîtrise de son environnement. 

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Descartes : “Se rendre comme maîtres et possesseurs de la nature” (Podcast)

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La loi de Gabor

Dennis Gabor (1900-1979) , ingénieur et physicien d’origine hongroise est l’inventeur de l’holographie (Nobel de physique en 1971). On lui attribue la citation suivante : «  Tout ce qui est techniquement faisable doit être réalisé, que cette réalisation soit jugée moralement bonne ou condamnable.  »  Pour les GAFAM , à ce niveau, on est un peu dans le “no limit”. La seule limite est la règle des autres, des états, des politiques. Il ne faut pas se leurrer, ces entreprises ont un problème : l’état qui définit les règles.   Les GAFA doivent réaliser leurs avancées techniques et l’état tend à les en empêcher (du moins jusqu’à il y a quelques années).   La première phase de contact entre ces deux mondes (industriel et politique) a consisté en une lutte sans merci. Peter Thiel (PayPal) déclarait en 2009 qu’une “course à mort” était engagée “entre la technologie et le politique”.  

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Dans un deuxième temps, celui qui nous occupe aujourd’hui, les dirigeants de ces entreprises colossales sont plus subtils. En 2014, Larry Page balance : “Il y a beaucoup de choses à faire (…) mais nous en sommes empêchés parce qu’elles sont illégales”. Il n’y a qu’un pas pour penser la suite : «rendons-les légales” . Prendre le pouvoir plutôt que le détruire, voilà la solution. En 2017, Zuckerberg a bouclé un tour d’une trentaine d’états américains pour rencontrer le peuple et présenter sa fondation et ses convictions politiques. Droit des minorités, fiscalité, gouvernance, écologie ou éducation : tout y est passé. Un comité de soutien a même été créé pour soutenir sa candidature en 2020, ou au moins le pousser à un rôle actif dans la future campagne américaine. Je ne peux m’empêcher de penser que les GAFAM vont devoir, à un moment, prendre le pouvoir politique. Car les avancées transhumanistes que leurs dirigeants souhaitent ne sont pas pour demain. Il faut du temps et des mains libres. La règle de Gabor est bien plus simple à appliquer lorsqu’on contrôle le pouvoir. Sans compter que le chinois n’a pas ce genre de problème. Ce concurrent inquiète d’autant plus qu’il est complètement décomplexé dans la deuxième partie de la phrase : « que cette réalisation soit jugée moralement bonne ou condamnable. »

  Le cinquième pouvoir est déjà sous contrôle. Les médias, exsangues et perfusés de subventions, ont vu leurs recettes publicitaires s’effondrer. En 2013 en France, un “Fonds pour l’innovation numérique de la presse” a été créé par Google . L’expérience a été tellement riche que ce fonds a été retoqué en 2016 en “Digital News Initiative” européen, histoire d’élargir le cercle des financés qui feront gentiment partie de la galaxie Google.

Toutes les affaires (Sénat, Parlement Européen, RGPD et les futures…) montrent bien que les politiques ont vu arriver le danger, leur perte de pouvoir imminente, la volonté d’une “nation start-up” portée par les GAFA.

Au lieu de se focaliser sur leur déclin, tout ce beau monde ne ferait-il pas mieux de réfléchir à un autre mot de la règle de Gabor : « moralement » ?

D’après un article de Stéphan LE DOARÉ

LE PROGRES TECHNIQUE EST-IL UNE MENACE ?

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »   Rabelais

Technique et nature :

D’abord la « nature », comme écosystème terrestre (c’est-à-dire la mince couche superficielle de notre planète ,de -10 km à +30 km par rapport à la surface des océans). Or, cet espace s’est développé sous la forme d’un    système auto-régulé  dans lequel chacun des éléments occupe une place, a une fonction .

Par rapport à cela, l’activité́ technique humaine consiste essentiellement à nier ces formes. L’homme technicien ne voit pas la nature comme un système mais comme un réservoir,   de matière et d’énergie .

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Ainsi, pour Heidegger la technique est une façon de penser le rapport de l’homme au monde ; il considère que le rapport fondamental de l’homme à la nature est un rapport d’arraisonnement, de domination (l’être humain soumet la nature à sa propre logique, à sa propre raison). Heidegger prend l’exemple du fleuve capté, arraisonné et sommé de devenir un réservoir d’énergie électrique (par exemple, le plus grand barrage au monde : le Barrage des Trois-Gorges en Chine). …   La technique nous conduit a envisager société, la nature et l’homme comme ce sur quoi l’homme va intervenir de façon agressive et dominatrice. Il traite tout ce qui est, même lui-même comme utilisable , provoquant à plus ou moins long terme une destruction de l’environnement voire une disparition de lui-même.Il y a donc risque majeur !

De plus,la technique nous enferme dans une pensée utilitaire qui nous empêche de réfléchir au sens d’une vie authentique. Et ce qui nous menace c’est le vide spirituel, la suprématie des valeurs matérialistes. Le danger pour Heidegger c’est la pensée « calculante » , technicienne prenant le pouvoir sur la pensée « qui médite » celle des artistes et des philosophes.

 En fait, parler de protéger la nature ,n’a pas de sens : Le problème   est avant tout un problème humain (La planète n’aurait besoin que de quelques milliers d’années pour se régénérer). En perturbant nos eco-systemes au nom du progrès,  par un trop rapide développement de l’humanité, l’homme met en danger l’humanité elle-même.

Technique et société :

La technique détermine l’évolution des sociétés. Par exemple, l’apparition de l’imprimerie et quelques siècle plus tard de l’informatique puis d’Internet ont totalement bouleversé nos sociétés.

Platon en dénonçait déjà le danger . (cf. aussi loi de Gabor)  

«  Tel homme est capable de créer les arts, et tel autre est à même de juger quel lot d’utilité ou de nocivité ils conféreront à ceux qui en feront usage.  »

Pour lui c’était donc au politique [1] de décider du bien-fondé d’une technique. C’est le thème du mythe du roi Thamous cité dans son Phèdre  :

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Le Roi Thamous, dans le mythe du Phèdre,  examine  les techniques et décide de les autoriser ou non.   Il considère que certaines sont utiles et d’autres nuisibles. Il va ainsi refuser l’art qu’apporte Teuth, l’inventeur de l’écriture , car il voit dans cette technique une menace de destruction de la mémoire et un péril pour la pensée vivante. Il y voit le risque d’une aliénation.   

Effectivement, si c’est le   possible qui détermine ce qui est humainement souhaitable et non l’inverse, il n’y a plus de limite .

[1] Pour Platon, c’est aux philosophes qu’il revient de gouverner

  Jacques Ellul, 20 siècles plus tard,   écrira  dans Le Système Technicien « Ce qui est maintenant possible par l’effet des techniques modèle le désir et l’opinion publique se forme à partir de là. »

Et il donne pour cela l’exemple de la construction automobile : les accidents de voiture sont très souvent causés par les excès de vitesse : il suffirait donc que les constructeurs brident les moteurs ! Mais cela ne se fait pas car «   ce qui est techniquement possible exerce une pression de nécessité (…)   et l’opinion à son tour ne supporterait pas que les constructeurs limitent la vitesse des engins fournis, et que ne soit pas réalisé ce qui est possible.  »

Ellul va plus loin encore en affirmant que l’homme, notamment à travers ses modes de communication actuels, « a cessé d’être dans le milieu « naturel » » auquel s’est substitué le « milieu technicien » .    

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Karl Marx, () le père du communisme,  au XIXème, pensait lui aussi que   ce qui construit le visage d’une société, c’est sa technique . « Au moulin à bras correspond la société féodale. Au moulin à vapeur la société bourgeoise »

Au 19 e le passage de la société artisanale à la société industrielle est la preuve visible de cette idée. La fin de l’esclavage est dû en priorité à l’invention de machines plus performante que les esclaves et non pas à de grandes valeurs humaines !

La technique modifie donc l’environnement de l’homme, ses besoins, sa relation aux autres hommes et au monde mais aussi sa relation à lui-même !

 Technique et pouvoir

Dans  Technopouvoir. Dépolitiser pour mieux régner   (Les Liens qui Libèrent, 2019), Diana Filippova, définit la notion de  “ technopouvoir”  : il renvoie au « répertoire d’actions, stratégies et tactiques qui se fondent sur les techniques pour nourrir ceux qui exercent le pouvoir ou qui veulent le conquérir .  L’objectif des technologies numériques est de faire advenir l’Homo Oeconomicus, ce que j’appelle “l’homme sans qualité”. C’est un homme sans subjectivité qui se réduit à l’homme data, gouvernable et prévisible, ce qui est très pratique pour le pouvoir  ».

Chine, la notation des citoyens…

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 Elle rejette de ce fait l’idée selon laquelle il y aurait une neutralité de la technique et montre aussi que la technique et aujourd’hui la technologie, parce qu’elle contribue à   l’étouffement de toute forme de contestation dans l’espace public en procurant une impression de bien-être au citoyen lambda, elle encourage en fait la guerre de tous contre tous et la dissolution des relations dans l’intérêt des pouvoirs : «  La neutralité technologique est une fiction, une illusion. La technologie n’a jamais été neutre. Elle a été instituée dans une certaine violence contre l’environnement, contre les corps, et donc jamais de manière neutre. »

L’un des points extrêmes d’une technique au service du pouvoir est tristement illustrée par les crimes du III° Reich.  l’avènement de la  technique   constitue le phénomène central des temps modernes mais elle présente un danger majeur, celui d’être considéré  comme un simple objet pour la volonté. La volonté de maîtriser le monde n’est plus désormais au service d’une émancipation de l’humanité, mais elle se retourne contre l’homme lui-même. «  L’homme suit son chemin à l’extrême bord du précipice, il va vers le point où lui-même ne doit plus être pris que comme fonds disponible  » (Heidegger) . Heidegger illustre ce danger avec les camps d’extermination , une mise en œuvre de la technique qui a précisément appliqué à l’homme l’approche technicienne du monde.

Cf. Le plan D’Auschwitz-Birkenau qui est …inhumain mais parfaitement ordonné !

L’homme sans responsabilité :

C’est l’exemple par excellence de la technique mise au service de l’inhumanité.

Jacques Ellul rapporte dans une interview les propos du directeur du camp de Bergen-Belsen au procés de Nuremberg à qui on demandait s’il n’était pas effrayé par tous ces cadavres. Il aurait répondu : « Mais que voulez-vous ! Les fours crématoires étaient insuffisants. Je n’arrivais pas à bruler tous les cadavres et ça me créait des difficultés extraordinaires..Je n’avais pas le temps de penser aux gens qui mourraient. Moi ce qui m’interessait, c’était le problème technique de mes fours crématoires . ». Ainsi,  le XX° voit donc un renversement de la raison ; Il y a dissociation entre progrès technique et progrès moral.

Ellul y voit l’exemple extrême de l’homme totalement irresponsable qui n’a qu’une tache technique à faire et que le tout le reste n’intéresse pas… (Voir le procès Eichmann et l’idée de banalité du mal chez Arendt))

Enfin, pour Ellul,  le technicien politique (le technocrate) a de plus en plus d’influence sur les décisions prises par les gouvernants. Or ces 2 dernières années illustrent parfaitement cette idée : la pandémie de Covid a été gérée par des technocrates !

Ellul écrit dans La technique , «  Le phénomène technique est la préoccupation de l’immense majorité des hommes de notre temps de rechercher en toutes choses la méthode absolument la plus efficace  » . Ainsi, la modernité se caractérise par l’accession progressive au monopole d’un seul et unique critère de jugement, l’efficacité .

Mais cette course à l’efficacité modifie la société et les hommes. La technique est ce qui permet de   «  transformer toute chose en moyen   ». Par ailleurs, toute découverte en appelle d’autres … .

Elle modifie l’homme et la société parce q u’ en développant l’automatisation, elle aliène l’homme, donne à l’Etat une place grandissante puisque la technique moderne ne peut se répandre sans son soutien. Et trop de technique peut vite faire basculer l’État démocratique en un État totalitaire (voir Chine).

Par la technologie, l’Etat   intervient alors dans tous les domaines (armement, communication, santé, transports, réseaux électriques, etc.) et tente de diriger l’opinion par une propagande qui ne dit pas son nom.    

Edward Snowden, lanceur d’alertes

Edward Joseph Snowden , né en 1983,  en Caroline du Nord est un lanceur d’alerte américain. Informaticien, ancien employé de la C entral Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA), il a révélé l’existence de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques.

À partir du 6 juin 2013 , Snowden rend publiques, par l’intermédiaire des médias, des informations classées top-secrètes de la NSA concernant la captation  des appels téléphoniques aux États-Unis, ainsi que les systèmes d’écoute sur Internet des programmes de surveillance  du gouvernement américain et les programmes de surveillance  du gouvernement britannique. Pour justifier ses révélations, il déclare que son « seul objectif est de dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui » .

À la suite de ses révélations, Edward Snowden est inculpé, en  juin 2013 , par le gouvernement américain pour espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux.

Il s’exile à Hong Kong en  juin 2013 , puis à Moscou, Edward Snowden obtient, le  31 juillet 2013 , l’asile temporaire en Russie.  

Le  14 avril 2014 , l’édition américaine du  Guardian  et le  Washington Post  se voient décerner le prix Pulitzer pour la publication des révélations sur le système de surveillance de la NSA, rendues possibles grâce aux documents fournis par Snowden.

 Snowden a réitéré son souhait d’être accueilli par la France, après avoir demandé en vain l’asile à Paris dès 2013, sous la présidence de François Hollande. Mais   lui refuse l’asile.

Le 22 octobre 2020, la Russie accorde à Snowden un titre de résident permanent

Citizenfour traite de la surveillance mondiale généralisée et retrace l’histoire d’Edward Snowden de Hong Kongà Moscou

En janvier 2013, la journaliste Laura Poitras a reçu pour la première fois un e-mail anonyme signé «  Citizen Four  », le nom de code que s’était donné Snowden 7 , 2. Il y explique qu’il propose de rendre publique une grande quantité d’informations sur les pratiques de surveillance illégales de la NSA et d’autres agences de renseignement. Poitras travaillait déjà sur un film traitant des programmes d’écoutes américains à la suite des attaques du 11 septembre.

Avec le journaliste d’investigation Glenn Greenwald et un reporter du Guardian , Ewen MacAskill , elle se rend à Hong Kong pour filmer la rencontre avec le lanceur d’alerte qui se révèle être Edward Snowden. Ils se rencontrent plusieurs fois sur une période de huit jours dans une chambre de l’hôtel Mira à Hong Kong

Technique et rapport de l’homme au monde et à lui-même

Pour Jean Baudrillard, le «  crime parfait  », c’est l’extermination du principe d’illusion du monde par sa réalisation concrète et technologique . C’est comme pour le phantasme : ce qui le fait disparaître c’est sa réalisation. Ce à quoi nous assistons c’est à la réalisation du monde, au triomphe du principe de réalité qui devient notre seul repère, notre seul horizon . C’est ce qu’a tenté de mettre en image le film  Matrix   : un monde entièrement modélisé, digitalisé, numérisé, virtualisé… dans lequel l’homme n’est plus qu’un terminal du système global.

L’homme augmenté et le transhumanisme[1]

Le geste technique a transformé et transforme encore le corps de l’homme et son esprit.

La capacité  d’intervenir sur le corps humain est en constante évolution. La science est aujourd’hui si puissante qu’elle pose des problèmes éthiques (la réflexion rationnelle sur ce qui est bien et ce qui est mal).

Il ne faudrait pas oublier que c’est au nom de la science (Eugénisme[2]) que les nazis ont éliminés des milliers d’individus jugés indignes de vivre en raison de leur handicap (Opération T4) et des millions d’autres au nom d’une pseudo-science qui mettait en avant la supériorité de la race aryenne…

[1] « Le transhumanisme est le mouvement intellectuel et culturel qui affirme la possibilité et la désirabilité d’améliorer radicalement la condition humaine grâce à la raison appliquée, notamment en développant les technologie s et en les rendant largement disponibles pour éliminer le vieillissement et améliorer fortement les capacités humaines sur le plan intellectuel, physique et psychologique. »

[2] On appelle eugénisme l’effort technique pour modeler l’espèce humaine en intervenant sur le patrimoine génétique.  

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Opération T4

Entre 1939 et 1941 , au moins 200 000 handicapés physiques et mentaux sont assassinés dans le cadre de “l’Opération T4”. Le neurologue Julius Hallervorden participe à cet assassinat de masse pour récupérer les cerveaux de 690 victimes et accélérer ainsi ses propres recherches.

Après la guerre, il poursuit une brillante carrière, sans être jamais inquiété, et meurt couvert d’honneurs.

Le programme “T4”, consistait à éliminer les handicapés physiques et mentaux et les personnes considérées comme inutiles et “asociales”  par le régime nazi.

Max More, un philosophe transhumaniste affirme que « La technologie est l’extension naturelle et l’expression de la volonté et de l’intellect humains, de la créativité, de la curiosité et de l’imagination. Nous prévoyons et encourageons le développement d’une technologie toujours plus flexible, intelligente, et réactive. Nous coévoluerons avec les produits de nos esprits, nous intégrant avec eux, intégrant finalement notre technologie intelligente en nous-mêmes dans une synthèse posthumaine, amplifiant nos capacités et étendant notre liberté. »

La technologie est vue non comme une fin en soi, mais comme un moyen d’améliorer la vie, de transcender les limites naturelles de nos déterminations biologiques et culturelles.

Max More   ne souhaite pas être assimilé à Hitler. Pourtant , la seule différence entre eux c’est que pour Hitler le « surhomme » se réalisera par la contrainte et pour More, librement. 

Le corps humain ne serait plus alors le résultat de l’évolution biologique, mais le produit de l’évolution technologique.

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Les recherches sur le transhumanisme sont largement subventionnées par le GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui ont de très gros moyens financiers.  De plus, les GAFA sont des supporters très actifs du transhumanisme et n’hésitent pas à embaucher ses principaux théoriciens à des postes importants.

Ce sont les mêmes qu’on retrouve chez Pfizer ou Mc Kinsey… Je dis ça, je dis rien !🤫

L’augmentation humaine , moyen de triompher des limitations humaines  par des moyens technologiques, a toujours fait partie de nos désirs. Dans l’Antiquité, des prothèses d’orteils artificiels, par exemple, étaient parfois placés sur les momies égyptiennes, ou enterrés avec elles, pour hâter leur passage dans l’au-delà.

Le Moyen Âge a connu des améliorations supplémentaires avec la création des armures, d’armes sophistiquées, des lunettes ou encore du papier, et l’époque moderne est allée plus loin encore avec l’invention des ordinateurs, des téléphones portables, et de microscopes et de télescopes de plus en plus complexes.  

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Mais désormais, au XXI e  siècle, les augmentations envisagées vont bien au-delà encore  : on parle d’avoir une durée de vie de 150 ans voire plus, de capacités physiques et mentales sans précédent, de traits de caractères susceptibles d’être choisis et contrôlés par tout un chacun. Ce ne sont là que quelques-uns des résultats anticipés des développements technologiques actuels, et plus spécifiquement de quatre technologies émergentes : l es nanotechnologies, les biotechnologies, les sciences de l’information et les sciences cognitives. Ces technologies ne sont pas seulement émergentes, mais également convergentes – elles sont étroitement liées les unes aux autres et s’assistent mutuellement de multiples manières. Les partisans de l’augmentation humaine disent qu’elles nous permettront  de triompher de limitations humaines fondamentales comme la maladie, le handicap, la souffrance, la vieillesse et la mort. Au terme de ce processus d’augmentation, les hommes se verront dotés de capacités si radicalement étendues qu’ils ne seront plus des humains du tout, mais des « posthumains ».

Trois types d’augmentation humaine sont particulièrement présentes : 

  • L’augmentation pharmacologique : drogues stimulantes comme la Ritaline et l’Adderrall, utilisées   pour accroître la concentration et rester éveillé, d’autres drogues médicamenteuses  utilisées pour améliorer la mémoire de travail et égayer l’humeur. Les stéroïdes anabolisants utilisés par les athlètes pour décupler leur masse musculaire , accroître l’endurance des muscles . Les bêta-bloquants et autres drogues utilisés pour diminuer l’anxiété et refouler les souvenirs pénibles ; les hormones de croissance humaine utilisées pour augmenter la taille et, chez les personnes âgées, renforcer la force et la masse musculaire ; et bien évidemment le Viagra, si populaire, qui accroît la libido et améliore les performances sexuelles. Le resveratrol  ont le potentiel d’étendre la durée de vie de l’être humain ; la classe des composés chimiques regroupés sous le nom d’ampakines permettrait d’augmenter la capacité de concentration et de vigilance, ainsi que de faciliter l’apprentissage et la mémoire. Et bien d’autres…

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  • L’augmentation génétique :    Sélection du sexe des enfants ou encore l’exclusion d’une descendance dotée de certaines maladies génétiques, soit par le diagnostic prénatal et l’avortement sélectif, soit par la fertilisation  in vitro , le diagnostic génétique pré-implantatoire et la sélection de l’embryon. Certains prédisent même que les technologies du futur permettront d’avoir la mainmise sur bien d’autres caractéristiques, telles que certaines formes d’intelligence, les capacités musicales, certains traits de personnalité, etc.
  • L’augmentation nanotechnologique  :  offre les plus grandes promesses concernant l’augmentation humaine. Les nanotechnologies pourraient permettre d’analyser et de réparer n’importe quelle défectuosité physique du corps. À terme, cela signifierait la fin de la douleur, de la maladie et du vieillissement. La recherche actuelle s’intéresse, par exemple, à la conception d’un dispositif de « laboratoire sur puce » qui pourrait exécuter régulièrement l’analyse complète d’une seule goutte de sang, permettant ainsi d’identifier et finalement de prévenir la maladie avant même que les symptômes n’apparaissent. Avec un tel dispositif disponible à grande échelle, la norme de la bonne santé se verrait entièrement transformée. Mais on attend également des nanotechnologies qu’elles rendent possibles des niveaux inédits de conscience et de mémoire, de puissance et de capacité physiques et, bien sûr, qu’elles permettent d’atteindre des niveaux de beauté corporelle qui iraient bien au-delà de ce qui est actuellement réalisable grâce aux cosmétiques et aux techniques de chirurgie plastique.
  • On peut également citer, par exemple, l’augmentation cognitive attendue des recherches actuelles portant sur la stimulation du cerveau, que ce soit par l’implant d’appareils ou par des champs magnétiques générés à l’extérieur du crâne (la « stimulation magnétique transcrânienne »), ou encore sur les interfaces cerveau-machine,

 Bien sûr, toutes ces augmentations comportent à la fois des risques et des bénéfices, laissent présager à la fois des pertes et des gains. Certains de ces risques, comme les tumeurs du foie, la pression sanguine élevée et l’infertilité qui peuvent résulter d’une utilisation prolongée des stéroïdes anabolisants, ou bien les effets potentiellement addictifs de la Ritaline, concernent seulement l’individu. Mais il y a d’autres risques qui, eux, ne se limitent certainement pas à la sphère des individus. Par exemple, les nanotechnologies présentent des bénéfices mais également des dangers irréversibles pour la collectivité, tant sur le plan de l’environnement (car elles produisent une toute nouvelle classe de polluants dotés de propriétés inédites et inhabituelles) que de la santé humaine (puisque de nombreux nanomatériaux, en raison de leur petite taille, sont facilement absorbés par le corps et pourraient, par conséquent, générer des effets hautement toxiques au fil du temps).

Enfin, il y a des risques pour le tissu social.

D’une part, le projet d’augmentation humaine, tel qu’il est actuellement poursuivi, menace d’élargir encore plus le fossé entre les riches et les pauvres.

Au fil du temps, le résultat net sera que ceux des classes économiques inférieures seront toujours en moins bonne santé, auront un physique toujours moins attrayant, des facultés cognitives moindres et une moins bonne stabilité émotionnelle : ils seront, à tous points de vue, moins impressionnants que les plus riches, et par conséquent seront de plus en plus désavantagés à l’école, au travail, et dans la société en général.

Il y a encore au moins un autre aspect de la vie sociale auquel le projet de l’augmentation humaine tel qu’il est actuellement mené est susceptible de porter atteinte : rien moins que nous-mêmes, notre estime personnelle et notre liberté de choix. Après tout, l’industrie est le principal bailleur de fonds de la recherche sur l’augmentation, et elle est là pour faire des profits.

Dans un futur proche, la société est divisée en deux : une sous-classe, résultante de naissances naturelles, et une classe dominante, dans laquelle les individus sont nés génétiquement modifiés. Le héros, Vincent, est le produit de la reproduction naturelle et souffre d’une insuffisance cardiaque, lui laissant une espérance de vie de 30 ans. Vincent défie son destin et entre sous une fausse identité à Bienvenue à Gattaca, un programme d’entraînement destiné aux astronautes en vue d’une mission spatiale. Vincent emprunte l’identité génétique d’un athlète paralysé (Jérôme). Lorsque l’un des superviseurs de Gattaca est assassiné, les enquêteurs découvrent la présence de l’ADN réel de Vincent. Il devient suspect et fait tout pour continuer à agir masqué. L’assassin est finalement rattrapé, Vincent dépasse l’âge de 30 ans et parvient à réaliser son rêve d’astronaute.

Et la morale dans tout ça ?

Mais surtout, les recherches sur l’augmentation ne se sont pourtant pas sérieusement intéressées à la possibilité d’une amélioration morale . C’est à peine si on a commencé à s’intéresser aux origines et aux mécanismes biologiques sous-jacents de la moralité ; son amélioration n’est donc pas encore à l’horizon. Les augmentations voulues et envisagées jusqu’à présent et pour le futur proche sont au contraire, pour leur grande majorité, des augmentations cognitives, médicales et corporelles, et non des augmentations morales. Le concept de perfection humaine, qui est l’arrière-plan de ces augmentations, néglige totalement la perfection morale. Comment ce projet d’augmentation humaine pourrait-il donc résoudre nos problèmes mondiaux les plus importants ? En fait, il risque de faire empirer ces problèmes . Car les augmentations cognitives, physiques et autres, envisagées dans le projet d’augmentation humaine, vont certainement créer davantage de possibilités pour mal agir, davantage de tentations de mal agir et donc davantage de mal. Encore une fois, la question de la justification des recherches sur l’augmentation, compte tenu de nos besoins 

D’après Janet Kourany, Professeure de philosophie et d’études de genre à l’université de Notre Dame (Indiana)

On voit bien là, que c’est le possible (cf.la loi de Gabor) qui détermine ce qui est humainement souhaitable et non l’inverse .  

Et bien sûr devant de telles questions, se pose le problème éthique lié à l’essor technologique…

TECHNIQUE ET ETHIQUE (LA MORALE) 

Le sens de la technique, c’est d’ouvrir le champ des possibles, qu’il soit bon ou mauvais. Donc, la vraie question, c’est celle des fins, celle des buts, celle des objectifs. Une civilisation hyper technologique comme la notre n’est donc pas menacée par la puissance de ces techniques mais par sa difficulté à réfléchir sur les fins qu’elle poursuit (la question éthique).

La technique était censée apporter à l’humanité une amélioration de sa qualité de vie. C’est vrai pour beaucoup mais pas pour tout le monde….

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Aujourd’hui, on estime que la faim tue environ  25 000 personnes par jour, dont 10 000 enfants. Pourtant nous polluons l’environnement avec des engrais chimiques, des OGM pour que ça pousse plus vite plus grand plus fort… On est quand même en droit de se demander   au service de qui est la technique. L’augmentation de la qualité et de l’espérance de vie ne concerne qu’une toute petite minorité. La science n’a pas su instaurer un principe d’expertise contradictoire, moduler ses objectifs en faveur de l’intérêt du plus grand nombre, et elle se fourvoie lentement.

Bergson et le "supplément d'âme"

La nécessité d’un “supplément d’âme”

Bergson considère que grâce à la technique, l’homme peut satisfaire ses besoins et libérer du temps à son épanouissement moral mais il considère qu’aujourd’hui, cette finalité de la technique a été détournée.

Plus que de satisfaire les besoins de tous, la technique sert la satisfaction de seulement quelques-uns  ; il y a eu rupture d’équilibre !

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Comment expliquer cela ? c’est que notre corps s’est infiniment développé, et même de façon démesurée depuis le XIXème, mais pas notre âme ! A ce supplément du corps qu’est la technique,  l’homme n’a pas su associer un supplément d’âme (comprendre par là, un supplément de conscience morale) qui de ce fait  ne réussit plus à soumettre le corps à ses exigences morales :  «  Or, dans ce corps démesurément grossi, l’âme reste ce qu’elle était, trop petite maintenant pour le remplir, trop faible pour le diriger. D’où le vide entre lui et elle. D’où les redoutables problèmes sociaux, politiques, internationaux, qui sont autant de définitions de ce vide et qui, pour le combler, provoquent aujourd’hui tant d’efforts désordonnés et inefficaces : il y faudrait de nouvelles réserves d’énergie potentielle, cette fois morale. »  

Henri Bergson,  Les Deux Sources de la morale et de la religion  (1932)

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De même chez le sociologue Edgar Morin    qui dans son livre sur l’éthique affirme: “l’éthique est en cours de tarissement “ . Pourquoi ?  Parce qu’  aux sources  de l’éthique, il y a « la solidarité et la responsabilité » et que nos sociétés individualistes ont perdu ces fondements de la vie communautaire.  La technique a largement contribué à cette perte …

Hans Jonas et le principe de responsabilité

Enfin Hans Jonas pose le principe de responsabilité : peut-être est-il temps pour nous de ne plus suivre la loi de Gabor … et de ne pas faire tout ce que l’on peut faire ! Et peut-être temps aussi de réfléchir à une nouvelle éthique, et de prendre nos responsabilités. 

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«  Le Prométhée définitivement déchaîné, auquel la science confère des forces jamais encore connues et l’économie son impulsion effrénée, réclame une éthique qui, par des entraves librement consenties, empêche le pouvoir de l’homme de devenir une malédiction pour lui. » Hans Jonas, Préface,   Le principe de responsabilité, Éthique pour la civilisation technologique.”

Pour Jonas, notre connaissance n’a cessé de grandir et avec elle a grandi notre puissance. Mais puisque l’homme est libre et connaissant, alors, il est responsable. La responsabilité́ marque la nature du lien que l’homme entretient avec ses actes.  Et la question sera aussi de savoir si nous ne sommes responsables que des actes que nous avons directement commis.

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Pour lui, nous avons une responsabilité vis-à-vis des générations futures  : « Ne sommes-nous pas désormais appelés à une sorte d’obligation radicalement nouvelle, à quelque chose qui n’existait pas autrefois, à savoir, assumer notre responsabilité à l’égard des générations à venir et de l’état de la nature sur terre ? »

Hans Jonas, Une éthique pour la nature.

Or le nouvel impératif affirme précisément que nous avons bien le droit de risquer notre vie, mais non celle de l’humanité; et qu’Achille avait certes le droit de choisir pour lui-même une vie brève, faite d’exploits glorieux, plutôt qu’une longue vie de sécurité sans gloire (sous la présupposition tacite qu’il y aurait une prospérité qui saura raconter ses exploits), mais que nous n’avons pas le droit de choisir le non-être des générations futures à cause de l’être de la génération actuelle et que nous n’avons même pas le droit de le risquer. Hans Jonas

Cette technologie sur laquelle repose notre confort, dégrade l’environnement et   va jouer sur le long terme un effet bien plus catastrophique. Il s’agit pour lui d’une « apocalypse rampante » et  pour l’éviter nous avons le devoir de limiter ou d’interdire l’utilisation de certaines technologies. Il nous faut aussi repenser nos modes de production, nous extraire de la surconsommation. Bref il nous faut de nouvelles règles de vie compatible avec un nouvel impératif moral  :  « agis de façon que les effets de ton action soit compatible avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre »  (Jonas)

L’impératif de Kant [1]    concernait  l’universalisme de l’action de l’homme, celui de Jonas s’étend à notre monde et à son avenir.

[1] « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle ; agis de telle sorte que tu traites toujours l’humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen ; agis comme si tu étais à la fois législateur et sujet dans la république des volontés libres et raisonnables. »

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Désormais il nous faut prévoir et anticiper les conséquences de nos choix. Le principe de responsabilité suppose un accord préalable et collectif sur les risques que nous sommes prêts à prendre .

Ce que l’on peut reprocher à Jonas c’est d’utiliser la peur : En effet pour lui, seules des catastrophes pourront nous imposer de modifier nos habitudes de vie, nous faire renoncer à la frénésie de la consommation au profit d’un idéal supérieur, l’aspiration vers le futur, car « qui n’est pas directement menacé ne se décide pas à réformer radicalement son mode de vie. En revanche quand la menace se fait pressante, il en va autrement, tant sur le plan individuel, que collectif » .

Aujourd’hui les menaces qui pèsent sur les générations à venir ne semblent malheureusement pas assez pressantes et ne suffisent pas à inciter les hommes à modifier leurs comportements.

Mais n’est-il   dangereux de vouloir fonder une « éthique » sur la peur, comme le recommande explicitement Hans Jonas et plus encore, préconiser, puis soutenir, une « dictature bienveillante », seule susceptible d’appliquer fermement une véritable politique de responsabilité ?

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LA QUESTION DE LA RESPONSABILITE

Article Philosophie magazine

Du latin   respondere  : répondre.

Obligation pour une personne (ou pour un groupe) de répondre de ses actes , d’en reconnaître être l’auteur et donc de les assumer .

Le mot s’utilise en droit mais aussi en morale et en politique.

Juridiquement, la responsabilité est soit civile (obligation de réparer les torts et dommages faits à autrui), soit pénale (obligation de répondre de ses actes délictueux en subissant une sanction prévue par la loi).

On notera que le droit pénal prévoit la dispense de responsabilité pour cause pathologique .

Pour Kant , qui fait dépendre la morale de la raison et de sa capacité à élever la maxime de l’action à l’universel, la responsabilité de l’agent s’adresse à la fois à sa conscience et à l’humanité toute entière.

Pour Kant, chaque action doit être précédée de la question suivante :  que deviendrait l’humanité si nous agissions tous comme je m’apprête à le faire?  Si je pense voler: qu’arriverait-il si l’humanité entière se mettait à voler? Plus personne ne se ferait confiance et la société, idéalement basée sur les relations de confiance, n’aurait plus de raison d’être. Poser un geste qui pourrait briser l’idée même de société,  est un non sens, selon Kant. Pour cela,  cette action serait immorale.

La pensée écologique, éveillée notamment par Hans Jonas, auteur du Principe responsabilité , étend la responsabilité à la prise en compte des effets de l’action sur les générations futures.

En politique, dans l’ouvrage rédigé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale  La Culpabilité allemande , Karl Jaspers défend l’idée d’une responsabilité collective de tout le peuple allemand (et pas seulement des dignitaires nazis ou de leurs partisans), dans les crimes commis contre les minorités au nom d’une idéologie raciste.

Du point de vue de l’action gouvernementale, Max Weber, lui, distingue l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité , qui oblige à assumer les conséquences prévisibles d’un acte.   

Le film de Disney Wall-E (2008) illustre ce qui pourrait arriver à l’homme s’il poursuivait sa marche… Après que les humains ont transformé la terre en décharge géante, ils se sont exilés dans l’espace. Wall-E le petit robot nettoyeur continue pourtant son travail sur la terre, suivi par le seul insecte encore vivant.  Un jour, le robot Eve arrive  envoyé par les hommes pour vérifier si un retour sur la planète est possible. Quand elle repart , Wall-E la suit . 

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On découvre alors ce que les hommes sont devenus: leur vie dépend totalement de machines, ils ne font plus rien eux-mêmes, n’ont plus de muscles et restent rivés derrière des écrans, sont totalement formatés..

LA TECHNIQUE : LIBERATION OU ASSERVISSEMENT DE L’HOMME ?

D’abord il faut différencier l’outil de la machine :

Il est en lien direct avec le corps, c’est par lui qu’il se met en mouvement.

C’est l’esprit de l’homme qui se projette à l’extérieur.

La machine :

La machine  effectue les tâches sans intervention de l’homme.  Elle n’a plus besoin de l’énergie du corps humain.

Depuis le XX°, la machine devient capable par programmation de contrôler son propre mouvement (pilote automatique par exemple ou voiture sans chauffeur)

La technique est donc ambivalente puisque son double aspect est d’être à la fois le moyen d’une vie plus heureuse pour l’homme par les progrès qu’elle induit dans tous les domaines mais en même temps elle est à l’origine de catastrophes humaines et environnemental dans le 20 e et XXIe siècle regorgent.

Dans quelle mesure la technique peut-elle nous libérer et de quoi ?

L’homme, par la technique a transformé son milieu naturel pour répondre à ses besoins, et s’est ainsi assuré les conditions de sa survie. En facilitant ses conditions de vie, il s’est donné plus de liberté.

  • La maitrise technique libère de la domination naturelle :

Mythe de Prométhee, Aristote, Descartes…

  • La technique libère les capacités humaines en développant l’intelligence

Michel Serres , Beauvoir

  • La technique libère du travail, augmente le temps de loisirs

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Il va de soi que des compétences techniques permettent d’améliorer considérablement les conditions de vie de l’homme. La technique a permis à l’homme de se libérer en partie de sa charge matérielle pour se consacrer à des fins spirituelles.

D’un point de vue plus pragmatique, c’est grâce à l’invention des machines à laver que la vie des femmes a pu changer. Ce   qui a permis la fin de l’esclavage, ce n’est pas seulement les grandes idées humanistes de certains mais avant tout, l’apparition de la machine qui a rendu leur force de travail moins rentable.

D’une manière générale la technique permet à l’homme de produire plus en produisant moins d’efforts humains . L’outil est ce qui permet la libération de l’homme et sa conquête du monde.  

La technique est pour l’homme le moyen de contrôler son univers, de le projeter dans le futur.

Par ses inventions il se construit et construit le monde dans lequel il vit et dans lequel il va vivre.

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L’homme peut reconnaître son humanité dans ses productions dans la mesure où elles sont à la fois le fruit de son inventivité, c’est-à-dire la mobilisation de son intelligence et de sa créativité, mais également dans la mesure où il est parvenu à la réalisation concrète de ses projets.

On peut également ajouter que ces productions ont pour but d’assurer sa survie (Simone de Beauvoir prend l’exemple de la nourriture avec la chasse, la pêche et la cueillette), mais il le fait en s’organisant à grande échelle, en modifiant profondément son environnement et en prévoyant les solutions à très long terme. C’est ce point, plus que la mise en œuvre d’un geste technique ou d’un instrument, qui distingue l’homme de l’animal.

Lorsque Descartes écrivait que l’homme doit se rendre «  comme maitre et possesseur de la nature  » , il ne l’envisageait pas comme une supériorité absolue de l’homme sur le monde. D’abord parce que Descartes était déiste et que l’homme ne peut ni maîtriser ni être possesseur de la création de Dieu, d’où le « comme » ; ensuite parce que d’une certaine façon il répondait à l’invitation de la Genèse « emplissez la terre et soumettez- là » .   Descartes  défend  l’idée que la nature est constituée uniquement de matière, elle n’a pas de but. Et elle répond à des mécanismes. Et en comprenant ces mécanismes par les lois mathématiques, l’homme pourra se rendre «  comme maitre et possesseur de la nature ». L’homme dés lors n’est plus comme un enfant soumis aux caprices intentionnels de la Nature .  Descartes voit donc dans la technique une façon pour l’homme d’accomplir sa destinée sur un plan spirituel et sur un plan plus matériel, il s’agit bien sûr grâce à la connaissance d’améliorer les conditions d’existence de l’homme, sur le plan de la santé ou du travail, pour la recherche de plus de liberté et de bonheur..

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Les recherches scientifiques et techniques doivent être tournées vers un seul but : la résolution de nos problèmes pratiques et l’amélioration de nos conditions de vie.  

 Mais, sitôt que j’ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique […] elles m’ont fait voir qu’il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu’au lieu de   cette philosophie spéculative, qu’on enseigne dans les écoles [1]   , on peut en trouver une pratique, par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre   comme [2]   maîtres et possesseurs de la nature. Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices, qui feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie ; car même l’esprit dépend si fort du tempérament et de la disposition des organes du corps que, s’il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et plus habiles qu’ils n’ont été jusqu’ici, je crois que c’est dans la médecine qu’on doit le chercher.

René Descartes,   Discours de la méthode, 1637.  

[1] Philosophie enseignée au Moyen Âge dans les universités. Elle repose sur la théologie chrétienne et sur une partie de la philosophie d’Aristote. 

[2] Ce « comme » sous-entend que le seul maître et possesseur est Dieu.

 Il ne viendrait bien sûr à l’idée de personne (à l’exception de quelques sectes…) de penser que la technique n’a pas amélioré la vie de l’homme. Couplée à la science, elle a permis des progrès remarquables dans tous les domaines et particulièrement dans la santé , ce qui était l’un des soucis premiers de Descartes.

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Michel Serres évoque dans Petite poucette, la naissance d’une nouvelle génération d’humains nés avec l’ère digitale qui vont développer de nouvelles capacités cognitives.

La technique n’est plus naturelle mais elle est devenue une seconde nature qui s’impose à lui et avec lequel il va devoir composer.

Néanmoins, les modifications apportées par la technique ont transformé le monde et sans doute aussi l’homme…

Au XIXe siècle, au moment de la révolution industrielle, la mécanisation du travail, la substitution de la machine au geste humain a souvent déshumanisé ce travail. Marx dénoncera cette aliénation de l’homme, de l’ouvrier par la machine. C’est la vision donnée par Charlie Chaplin dans Les Temps modernes . La technique devient un asservissement pour l’homme et particulièrement avec le taylorisme puis le fordisme (vidéo)

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Hannah Arendt montre dans Condition de l’homme moderne , que la machine oblige l’homme à suivre sa cadence de jour comme de nuit. L’outil de libération ne deviendrait-il pas asservissement ? La machine, contrairement aux outils, impose aux hommes un rythme et une adaptation.   On ne s’était jamais demandé si l’homme était adapté ou avait besoin de s’adapter aux outils dont il se servait : autant vouloir l’adapter à ses mains. Le cas des machines est tout différent. Tandis que les outils d’artisanat à toutes les phases du processus de l’œuvre restent les serviteurs de la main, les machines exigent que le travailleur les serve et qu’il adapte le rythme naturel de son corps à leur mouvement mécanique. Cela ne veut pas dire que les hommes en tant que tels s’adaptent ou s’asservissent à leurs machines ; mais cela signifie bien que pendant toute la durée du travail à la machine, le processus mécanique remplace le rythme du corps humain . L’outil le plus raffiné reste au service de la main qu’il ne peut ni guider ni remplacer. La machine la plus primitive guide le travail corporel et éventuellement le remplace tout à fait. Hannah Arendt,  Condition de l’homme moderne , 1958, trad. G. Fradier, Calmann-Lévy, 1961.  

 Si la technique est vue comme une libération par un certain nombre de philosophes,  elle est aussi source d’esclavage :

 Depuis l’invention du GPS, combien d’entre nous font encore appel à leur sens de l’orientation ? On attend de la Machine qu’elle nous conduise là où nous voulons aller…Les machines plus douées que nous, nous dispensent de développer nos aptitudes… 

La question qu’on finit par se poser, c’est de savoir si le progrès technique est toujours au service des valeurs supérieures de l’humanité   (La liberté , le bonheur, la paix, l’égalité….) ou s’il n’est pas  devenu à lui-même sa propre fin … Sans compter les effets collatéraux de ce progrès :   pollution, destruction des équilibres naturels …

Mais au XVIIIéme Rousseau considère déjà qu’ elle affaiblit les capacités humaines :

C’est l’aspect négatif du progrès : l’homme est dépendant des outils qu’il utilise.    

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Le corps de l’homme sauvage étant le seul instrument qu’il connaisse, il l’emploie à divers usages, dont, par le défaut d’exercice, les nôtres sont incapables, et c’est notre industrie qui nous ôte la force et l’agilité que la nécessité l’oblige d’acquérir. S’il avait eu une hache, son poignet romprait-il de si fortes branches? S’il avait eu une fronde, lancerait-il de la main une pierre avec tant de raideur? S’il avait eu une échelle, grimperait-il si légèrement sur un arbre? S’il avait eu un cheval, serait-il si vite à la course? Laissez à l’homme civilisé le temps de rassembler toutes ses machines autour de lui, on ne peut douter qu’il ne surmonte facilement l’homme sauvage; mais si vous voulez voir un combat plus inégal encore, mettez-les nus et désarmés vis-à-vis l’un de l’autre, et vous reconnaîtrez bientôt quel est l’avantage d’avoir sans cesse toutes ses forces à sa disposition, d’être toujours prêt à tout événement, et de se porter, pour ainsi dire, toujours tout entier avec soi .

Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755)

 L’esclavage de l’homme à l’heure de la société technicienne  

La technique n’est plus aujourd’hui seulement un outil permettant à l’homme de se dépasser, elle est désormais dotée d’une autonomie qui tient l’homme en esclavage . (Ellul) 

Pour Ellul  dans La technique , «  Le phénomène technique est la préoccupation de l’immense majorité des hommes de notre temps de rechercher en toutes choses la méthode absolument la plus efficace  »

Ainsi, la modernité se caractérise par l’accession progressive au monopole d’un seul et unique critère de jugement, l’efficacité .

« Mais cette course à l’efficacité modifie la société et les hommes. La technique est ce qui permet de     ”  transformer toute chose en moyen   » . Par ailleurs, toute découverte en appelle d’autres …et la technique croit par elle-même.

Elle modifie l’homme et la société parce qu’ en développant l’automatisation, elle aliène l’homme , donne à l’Etat une place grandissante puisque la technique moderne ne peut se répandre sans son soutien. Et trop de technique peut vite faire basculer l’État démocratique en un État totalitaire (voir Chine).

Par la technologie, l’Etat   intervient alors dans tous les domaines (armement, communication, santé, transports, réseaux électriques, etc.) et tente de diriger l’opinion par une propagande qui ne dit pas son nom. 

Anders et l'obsolescence de l'homme

  Günter Anders , dans L’Obsolescence de l’homme  (1956) traite notamment du    décalage entre la perfection des machines et la faiblesse humaine.

Le titre de  L’Obsolescence de l’homme  indique déjà qu’il y a quelque chose de périmé en l’homme , quelque chose  hors sujet , à savoir son humanité. L’homme perd ses caractéristiques qui constituaient en propre son humanité : la liberté, la responsabilité, la capacité d’agir, la capacité à se faire être. 

Anders se demande à partir des années 1940 dans quelle mesure nous vivons l’époque historique qui réalise l’obsolescence de l’homme par la technique.

Il réalise que l’homme n’est plus entouré « d’abeilles, de crabes et de chimpanzés, mais de postes de radio et d’usines   »

Dès le début des années 1940, il bâtit une œuvre envisageant l’homme, non plus du point de vue de la nature, mais de la technique.

Il cherche à penser la technique alors même que l’homme se dote des moyens de son propre anéantissement :  Auschwitz puis Hiroshima qui marquent l’avènement de la techno-science.  

Pour lui, la technique fonctionne à partir de la fameuse loi de Gabor [1] :   ».Tant que l’on peut avoir la dernière version de l’homme, on doit le faire, et honte à ceux qui ne s’adaptent pas ! C’est ce qu’Anders appelle « la honte prométhéenne ».

[1] Dennis Gabor , physicien, a donné son nom à une loi affirmant que « ce qui peut être fait techniquement le sera nécessairement ». En réalité, il critiquait avec cette phrase le progrès fulgurant des techniques au XX e  siècle et leur application aveugle dans le milieu industriel afin de tirer toujours plus de profit, sans se soucier des conséquences éthiques. Il reprenait, au fond, l’avertissement de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Cette position, hostile à une production technique non soucieuse des conséquences, a été adoptée par le biologiste français Jacques Testart. Avec son équipe, il parvient en 1982 à réaliser une fécondation  in vitro , donnant naissance à Amandine, le premier bébé-éprouvette français. Il poursuit pendant quelques années ses recherches, mais décide soudainement d’y mettre un terme pour des raisons éthiques. Aujourd’hui, ce sont les penseurs technocritiques qui refusent que l’on réalise tout le champ du possible au nom de la rentabilité économique. Les solutions techniques que nous développons peuvent engendrer des doutes quant à leur intérêt social ou éthique.

« Rien ne nous aliène à nous-mêmes et ne nous aliène le monde plus désastreusement que de passer notre vie, désormais presque constamment, en compagnie de ces être faussement intimes, de ces esclaves fantômes que nous faisons entrer dans notre salon d’une main engourdie par le sommeil – car l’alternance du sommeil et de la veille a cédé la place à l’alternance du sommeil et de la radio – pour écouter les émissions au cours desquelles, premiers fragments du monde que nous rencontrons, ils nous parlent, nous regardent, nous chantent des chansons, nous encouragent, nous consolent et, ne nous détendant ou nous stimulant, nous donnent le la d’une journée qui ne sera pas la nôtre. Rien ne rend l’auto-aliénation plus définitive que de continuer la journée sous l’égide de ces apparents amis : car ensuite, même si l’occasion se présente d’entrer en relation avec des personnes véritables, nous préférons rester en compagnie de nos portable chums, nos copains portatifs, puisque nous ne les ressentons plus comme des ersatz d’hommes mais comme de véritables amis ».

Si l’homme veut garder le contrôle, ne pas se laisser dominer par la technique, il doit travailler sur l’éthique

  • ci-dessus :Bergson et le supplément d’âme, Ellul, Jonas

Le sentiment de puissance technique semble   transformer ce qui devrait être une efficacité au service de l ‘homme en une fin en soi. Et surtout à oublier le souci de la valeur et du sens de ces développements et innovations techniques.   D’où l’appel de  Bergson à  « un supplément d’âme !”

En effet, la technique devrait rester un moyen et comme tout moyen, ne valoir que par les fins qu’elle sert: “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”!   

L'Evolution technologique nous rend-elle bête ?

” (…) tous les talents resteraient à jamais enfouis en germe, au milieu d’une existence de bergers d’Arcadie, dans une concorde, une satisfaction, et un amour mutuel parfaits; les hommes, doux comme les agneaux qu’ils font paître, ne donneraient à l’existence guère plus de valeur qu’en leur troupeau domestique (…) toutes les dispositions naturelles excellentes de l’humanité seraient étouffées dans un éternel sommeil. (L’homme) veut vivre commodément et à son aise,; mais la nature veut qu’il soit obligé de sortir de son inertie et de sa satisfaction passive, de se jeter dans le travail et dans la peine pour trouver en retour les moyens de s’en libérer sagement”. Kant , Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique , extraits de la 4 e proposition

Karl Marx, le travail et la technique

“Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent. Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail où il n’a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme . Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté.” Marx, Le Capital(1867), traduction de j. Roy, Éd. Sociales, 1950.

Le travail à l'heure des technologies post Covid

Quiz technique, vocabulaire.

Désigne le fait d’ être dépossédé de ses caractéristiques humaines au profit des techniques . L’aliénation revêt alors deux aspects :

  • d’une part, la technique pense et agit à la place de l’homme ;
  • d’autre part, elle le rend dépendant de son usage. 

Il est le  résultat de la production technique . Il se distingue à la fois de l’outil, qui sert à produire, et du sujet producteur, à qui une production est utile. Si l’homme de l’époque industrielle devient objet parmi les objets, il est aliéné.

OUTIL/ MACHINE/ROBOT

Un outil est un instrument artificiel produit par l’homme et qui lui permet d’ accroître l’efficacité de son travail.   

  • L’outil  est un objet naturel ou artificiel manipulé dans le but de transformer un autre objet. 
  • La  machine  est un objet artificiel qui transforme la force physique qu’elle reçoit.
  • Le  robot  est une machine programmée pour réagir par elle-même à une situation en y apportant une réponse adaptée.
SAVOIR-FAIRE

Ce mot désigne une  aptitude dans un domaine pratique . Le savoir-faire c’est savoir utiliser à la fois ses connaissances théoriques et son habileté acquise par l’expérience et l’entraînement.

Le terme « technique » vient du grec technè signifiant  fabriquer, produire, construire .   Deux domaines relèvent de la  technè  : l’art et l’artisanat. En effet, la différence n’est introduite qu’au XVIIe siècle, lorsque l’on décide d’instaurer une hiérarchisation entre les productions qui visent l’utile (Arts mécaniques) et celles qui visent le beau (Beaux arts).  

TECHNOCRATIE

Au sens premier du mot, la technocratie est le pouvoir (cratos) de la technique . Ce terme désigne aujourd’hui l’ensemble des pouvoirs que les objets techniques peuvent avoir sur l’homme qui en dépend, mais aussi le pouvoir politique en tant qu’il peut faire usage des objets techniques afin de contrôler les hommes.

TECHNOLOGIE

Au sens premier du mot, la technologie est l’étude (logos) de la technique (technè). Par extension, on appelle aujourd’hui « technologies » l’ ensemble des techniques avancées fondées sur l’électronique   ; au sens philosophique, elle désigne l’étude scientifique et philosophique des outils et des techniques.

TRANSHUMANISME

Ce courant philosophique apparu dans les années 1960 promeut l’utilisation des sciences et des techniques dans le but d’augmenter les performances physiques et intellectuelles de l’homme , lui assurant ainsi de meilleures conditions de vie.  

FICHE SYNTHESE TECHNIQUE

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Méthodologie de la dissertation : la technique et la nature

La technique nuit-elle nécessairement à la nature .

Cette leçon t'offre une approche méthodologique pour la rédaction de la dissertation en philosophie : pour ce faire, voici la réalisation d'un sujet de dissertation issu des annales de l'épreuve finale de philosophie du bac 2021 aux Antilles et disponible sur Eduscol.

La réalisation de ce sujet se fait par étapes, celles-ci appuyées par des explications et des conseils .

Légende de la leçon

Vert : définitions

Bleu : notions

Violet : 1 re partie

Rouge : sujet, 2 e partie

Jaune : 3 e partie

I. Analyse le sujet au brouillon

1) le premier temps de réflexion.

Passe le sujet à l’affirmative, tu obtiens ainsi le présupposé du sujet, c’est-à-dire ce qui t’est demandé de discuter. Ici, affirmer que « la technique nuit nécessairement à la nature » pose d’emblée problème.

2) Définis le terme « technique »

Tu peux définir la technique comme un savoir-faire utile et efficace consistant à artificialiser la nature . Ceci signifie que l’espèce humaine, grâce à sa capacité réflexive, la modifie pour en faire le moyen des fins qu’elle se donne : rendre la nature moins hostile, plus habitable, améliorer les conditions de vie ou de travail... Cette transformation de la nature vise donc son amélioration, pas son altération.

Affirmer que « la technique nuit nécessairement à la nature » suppose donc un premier questionnement spontané :

  • Peut-on répondre directement à l’affirmative à cette question, de façon ferme et définitive ? Oui, non, pourquoi ?
  • Répondre positivement, ne serait-ce pas alors renier le sens même de la technique et de sa finalité ?
  • De quelle nature est-il question ici ?
  • Existe-t-il des cas dans lesquels la nature ne souffre pas des conséquences de la technique ? Cette dernière peut-elle servir la nature en la transformant ?
  • Y a-t-il des situations où la nature elle-même est améliorée par la technique (pensons à la médecine) ?
À noter Si tu as bien suivi et mémorisé tes cours, de premières idées (réponses du sens commun, arguments, références philosophiques, exemples…) émergeront de ces questions. Note-les, tu les approfondiras et les ordonneras dans un plan détaillé une fois le sujet problématisé.

3) Analyse la particularité du sujet et des notions mises en jeu dans la question posée

La « Technique » et la « Nature » sont des notions du programme, leurs définitions doivent être maîtrisées. De nombreux sujets de dissertations pourraient être élaborés à partir de ces deux notions. En effet, leur rapport est essentiel : la technique consiste en la transformation de la nature (définition de la technique) aussi bien environnante , comme ce qui n’a pas été modifié par l’homme avec ses lois propres (définition de la nature) que la nature humaine comme l’ensemble des qualités (des caractéristiques) qui font de notre espèce ce qu’elle est (définition de la nature).

Méthode  Analyse, d’abord, le rapport des deux notions sur lesquelles tu es interrogé. La question qui t’est posée est celle-là : « La technique nuit-elle nécessairement à la nature ? » Ce n’est pas une interrogation vague sur le lien entre la technique et la nature. Un tel traitement du sujet t’en éloignerait en prenant le risque d’un exposé de connaissances (doxographique) sans rapport direct avec la question qui t’est posée.

4) Définis le verbe et son adverbe

Il s’agit donc, d’abord, de comprendre avec précision ce que veut dire le fait qu’une chose nuise nécessairement à une autre : - « Nuire » signifie porter préjudice à quelque chose ou à quelqu’un, rendre son état moins bon ou favorable qu’il n’était auparavant .

Tu peux relever trois particularités dans cette définition :

  • La temporalité : il y a un « avant » et un « après » la nuisance, avec une perte pour l’objet auquel on nuit.
  • L’intensité : altérer l’état de l’objet peut aller d’une modification néfaste, assez insignifiante, jusqu’à sa destruction.
  • Le caractère intentionnel : nuire peut être volontaire ou non.

« Nuire » a pour antonymes : « favoriser » , « bonifier » (au sens d’un mouvement mélioratif) ou encore « laisser intact » (supposant une certaine neutralité, une absence de conséquence de l’action sur l’objet).

- « Nécessairement » signifie qu’il ne peut pas en être autrement , cela voudrait dire qu’ aucune autre possibilité que celle proposée n’est envisageable .

Conséquence La technique ne pourrait donc pas faire autre chose que nuire à la nature . L’homme l’a pourtant bien inventée pour l’améliorer afin d’être utile à la nature humaine : avoue que cela paraît pour le moins surprenant !

5) Problématise pour formuler un paradoxe clair

La problématique consiste en un paradoxe contenu dans le sujet : deux propositions qui ne paraissent pas pouvoir coexister . Ainsi, ici, la proposition « la technique nuit nécessairement à la nature » entre en contradiction apparente avec la proposition « la technique ne nuit pas nécessairement à la nature ».

Remarque Le paradoxe surgit assez facilement. Formule-le sous une forme interrogative (ou interrogative indirecte) et présente, de façon très explicite, les deux aspects du sujet qui se donnent, dans un premier temps, comme opposés.

Exemple : La technique ayant précisément pour fin d’améliorer la nature (environnante et humaine) , comment pourrait-elle donc ne lui causer que des désagréments voire l’altérer jusqu’à la destruction ?

Force est pourtant de constater que les dégâts de la technique sur la nature sont nombreux. Pour exemple, la pollution de l’atmosphère détériore l’environnement et engendre un nombre croissant d’allergies au sein de l’espèce humaine (cf. article écrit par Laetitia Van Eeckhout, paru dans Le Monde , Comment la pollution de l'air aggrave les allergies au pollen ? ).

À noter Le sujet est classique : il s’agit d’un des principaux axes problématiques des notions de la « Technique » et de la « Nature » .

6) Élabore le plan

Ton plan doit proposer deux premières parties qui correspondent au paradoxe. La troisième partie consistera à montrer que cette contradiction n’était qu’apparente une fois l’analyse approfondie : est-ce la technique elle-même qui nuit à la nature ou est-elle mise en œuvre par l’homme ? Dès lors, comment faire pour que la fin utile et favorable à l’homme soit respectée ? L’être humain, disposant d’une conscience lui permettant d’envisager les conséquences de ses actions techniques (la conscience réflexive), est en mesure de choisir les techniques qui nuiront ou non à la nature. Le dépassement est, ici, d’ordre moral.

Un plan possible pourrait donc être :

I. La technique a pour fin de transformer la nature de façon bénéfique à l’homme, elle ne lui nuit donc pas et encore moins « toujours » (comme l’indique le « nécessairement »)

II. La modification technique de la nature a des conséquences néfastes aussi bien sur l’environnement que sur la nature humaine

III. La technique n’étant pas autonome, elle dépend moralement des intentions humaines , une réflexion préalable doit être menée pour que ses effets ne soient pas nécessairement nuisibles

Méthode Pour chaque grande partie, deux ou trois arguments, permettant de soutenir l’idée principale de la partie, doivent être identifiés : chacun fera l’objet d’une sous-partie. Reprends ce que tu as noté en amont et approfondis tes idées. Chaque sous-partie contient un argument que tu soutiendras systématiquement grâce à une référence philosophique et/ou un exemple.

7) Plan détaillé

I. La technique a pour fin de transformer la nature de façon bénéfique à l’homme, elle ne lui nuit donc pas et encore moins toujours (comme l’indique le « nécessairement »)

Argument 1 : De prime abord, l’homme naturel apparaît comme soumis à une nature qui lui est défavorable, la technique ne nuit pas à la nature, elle rééquilibre ce rapport. (cf. dans le brouillon « Définis le terme "technique" », la liste de ce que permet la technique).

Référence philosophique : Le mythe de Protagoras, Platon, Protagoras .

Argument 2 : Grâce à sa conscience réflexive, l’homme transforme en effet favorablement la nature pour la rendre plus habitable, non pour lui nuire. (cf. dans le brouillon « Définis le terme « technique »», la liste de ce que permet la technique).

Référence philosophique : Descartes, Discours de la Méthode , « Nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. », en étudiant ses lois pour les mettre au service de nos fins humaines.

Argument 3 : La nature et la nature humaine se voient ainsi améliorées par la technique. (cf. dans le brouillon « Définis le terme "technique" », la conclusion du premier paragraphe).

Exemple : La préservation des espèces animales grâce à la médecine et la médecine vétérinaire : ces arts permettent d’améliorer la nature. Descartes, dans le texte employé ci-dessus, insiste sur la prépondérance de l’art médical : tu peux le mentionner.

Argument 1 : La technique nuit à la nature comprise comme environnement. (cf. la conséquence dans « Définis le verbe et son adverbe » et, dans « Problématise pour formuler un paradoxe clair », l’exemple donné).

Exemple : Le réchauffement climatique a eu raison du glacier islandais Okjökull disparu en 2014. L’État islandais lui a rendu hommage en 2019 en apposant une plaque commémorative là où il se situait.

Argument 2 : La technique nuit nécessairement à la nature humaine. (cf. la conséquence dans « Définis le verbe et son adverbe » et, dans « Problématise pour formuler un paradoxe clair », l’exemple donné).

Exemples : Lorsque nous nous habituons à suivre le GPS sans y réfléchir, nous altérons notre capacité à nous repérer et à nous orienter dans l’espace. Barjavel, Ravage , le retrait soudain et inexpliqué de l'électricité sur terre entraîne la décongélation des défunts maintenus artificiellement dans une pièce dédiée chez les habitants : une maladie semblable à la peste se répand alors et décime l’humanité.

Argument 3 : La technique se retourne contre la nature humaine et devient nuisible à la nature humaine. (cf. la conséquence dans « Définis le verbe et son adverbe » et dans « Problématise pour formuler un paradoxe clair »).

Référence philosophique : Descartes, Discours de la Méthode , le « comme » de « comme maîtres et possesseurs de la nature » montre nos limites face à la nature et la technique.

Exemple : Le désamiantage nécessaire après l’usage massif de cette laine de minéral pour isoler les bâtiments fin XIX e , début du XX e siècle. Les particules d’amiante provoquent, en effet, des maladies respiratoires graves voire mortelles.

III. La technique n’étant pas autonome, elle dépend des intentions humaines, une réflexion préalable doit être menée pour que ses effets ne soient pas nécessairement nuisibles, une réflexion morale

Argument 1 : L’apparente autonomie de la nature la rend, en partie, indépendante de la technique : nous devons anticiper les conséquences de notre maîtrise pour la transformer sans lui nuire. (cf. dans le brouillon « Élabore le plan », la fin du premier paragraphe)

Référence philosophique : Luc Ferry, Le Nouvel ordre écologique , 1992. Ce philosophe théorise le fait que la nature, contenant à la fois le pire et le meilleur, n’est ni bonne ni mauvaise. C’est pour cette raison qu’il continue sa réflexion en indiquant que c’est à la fois un pouvoir et un devoir pour l’homme que de la modifier et la protéger.

Exemple : L’épidémie du Coronavirus a rappelé à l’humanité cette évidence avec force.

Argument 2 : Pour transformer la nature sans l’altérer, la responsabilité humaine de la technique face à la nature est engagée. (cf. dans le brouillon « Élabore le plan », la fin du premier paragraphe)

Référence philosophique : Heidegger, « La question de la Technique » in Essais et conférences [1953] (Éd. Gallimard, trad. André Préau, 1958)

« L'agriculture est aujourd'hui une industrie d'alimentation motorisée. L'air est requis pour la fourniture d'azote, le sol pour celle de minerais, le minerai par exemple pour celle d'uranium, celui-ci pour celle d'énergie atomique, laquelle peut être libérée pour des fins de destruction ou pour une utilisation pacifique. [...] »

Argument 3 : L’homme doit faire preuve de moralité face à ses usages techniques afin de ne pas nuire à la nature. (cf. dans le brouillon « Élabore le plan », la fin du premier paragraphe)

Référence philosophique : Hans Jonas, Le Principe de responsabilité , 1979

II. Compose et rédige l’introduction

1) composition d’une introduction.

Méthode L’introduction ne peut être élaborée qu’une fois le plan détaillé, prêt. Écris-en les grandes lignes (sans nécessairement rédiger) au brouillon pour la rendre la plus efficace possible : Commence par un exemple qui contient les deux propositions qui entrent en apparente contradiction. Sers-toi de cet exemple pour définir les termes du sujet en montrant pourquoi un problème se pose. Énonce le problème avec clarté (la problématique, le paradoxe contenu dans la question posée), puis le plan.

2) Exemple de rédaction d’une introduction

 Les quatre barrages situés en amont du Mékong, initialement construits pour produire de l’énergie hydroélectrique, sont actuellement accusés d’assécher gravement le fleuve : certaines portions ne sont plus navigables et l’eau destinée à l’irrigation et à la consommation humaine vient à manquer. Construire des barrages relève de la technique , savoir-faire dont la mise en œuvre permet d’obtenir volontairement un résultat déterminé, utile et efficace . Constituant la source et la condition de la maîtrise de la nature par l’homme, la technique permet de la rendre plus habitable , c’est-à-dire aux yeux de ce dernier, meilleure. Toutefois, en agissant sur la nature, c’est-à-dire l’ensemble des objets non humanisés et les lois qui les régissent , avec pour intention d’en augmenter la qualité, il semble que les hommes lui portent atteinte, lui nuisent . Ils en épuisent les ressources jusqu’à aller parfois à l’encontre de leurs propres besoins naturels . La technique ayant pour fin d’améliorer la nature (environnante et humaine), comment pourrait-elle donc ne lui causer que des désagréments voire l’altérer jusqu’à la destruction ?

 Nous verrons, tout d’abord, comment l’humanité tire bénéfice des aménagements qu’elle impose à la nature pour survivre dans une nature hostile (I.), avant d’envisager les effets collatéraux nuisibles de ces activités techniques sur celle-ci (II.). Ceci nous conduira enfin à examiner ce qui fonde la finalité technique : ne dépendrait-elle pas des choix éthiques de ses commanditaires ? (III.)

III. Rédige le développement

1) rédaction des sous-parties.

Chaque grande partie est composée de deux ou trois arguments chaque fois accompagnés d’une référence philosophique et/ou un exemple. Chaque argument fait ainsi l’objet d’une sous-partie. (cf. dans le brouillon « Plan détaillé »)

Méthode N’oublie pas de revenir régulièrement au sujet pour montrer ce que chaque moment de ta réflexion apporte à l'étude du problème qui t’est soumis.

2) Exemple de rédaction des sous-parties avec I. 1)

Argument 1 : De prime abord, l’homme naturel apparaît comme soumis à une nature qui lui est défavorable, la technique ne nuit pas à la nature, elle rééquilibre ce rapport.

Référence philosophique : le mythe de Protagoras, Platon, Protagoras

 L’homme dépourvu de technique apparaît comme un animal faible dans une nature hostile. À moins de le situer dans une nature abondante et sans aucun danger, l’être humain privé des artifices qu’il développe au sein de son environnement est loin de se trouver au sommet du règne animal. Il ne dispose pas de moyens de défense naturels ni contre les éléments (sans vêtement, ni habitat, il subit toutes les intempéries), ni contre les prédateurs. Sans aucune arme, ses ongles, ses dents, sa rapidité de course, de nage… le situent plutôt parmi les animaux de proie que parmi les grands prédateurs. Le mythe raconté par le personnage Protagoras dans l'œuvre éponyme de Platon tente de donner une explication à cette faiblesse naturelle et à la nécessaire apparition de la transformation de la nature par l’homme pour y remédier. En effet, les dieux grecs auraient chargé les frères et titans Epiméthée et Prométhée de distribuer les qualités aux être vivants. L’étourdi Epiméthée, qui fait cette distribution seul, aurait oublié l’homme, ce qui expliquerait son dénuement initial. Prométhée, soucieux de réparer l'erreur de son frère, vola le feu à Héphaïstos et la connaissance des arts (technè, la technique) à Athéna et les donna aux hommes. Malgré la punition qu’il reçut, il leur offrit par là les moyens de survivre en modifiant la nature afin de répondre aux besoins de leur corps si faible naturellement. C’est donc d’abord pour rééquilibrer le caractère nuisible de la nature à son égard que l’homme serait pourvu de technique.

3) L’importance des transitions

Entre les grandes parties, tu dois montrer qu’une difficulté nécessite l’exposition de la partie suivante. D’où l’importance des conclusions-transitions entre le I. et le II. puis entre le II. et le III. Tu dois y ramasser brièvement les idées que tu viens de démontrer. Souligne le problème qui en découle et qui appellera donc la suite de ton raisonnement.

4) Exemple de conclusion-transition du II. vers le III.

 Nous venons de voir combien, malgré la fin utile de la technique , l’usage qu’en fait l’homme peut se révéler destructeur pour la nature . L’homme serait-il donc condamné à détériorer son milieu de vie jusqu’à sa propre disparition ? Une anticipation des conséquences ne permettait-elle pas de limiter ces conséquences néfastes ?

IV. Compose et rédige la conclusion

1) composition d’une conclusion.

La conclusion doit revenir explicitement à :

  • la question qui t’a été posée,
  • au paradoxe que tu y as décelé,
  • au mouvement d’ensemble de ta réflexion.
Remarque Tu peux proposer une ouverture finale si, et seulement si, tu es certain de ne pas proposer une réflexion que tu aurais dû mener dans ta dissertation, elle-même.

2) Exemple de rédaction d’une conclusion

 Nous demander si la technique nuit nécessairement à la nature nous a conduit à observer comment la technique, ayant pour fin d’améliorer la nature (environnante et humaine), pourrait ne lui causer que des désagréments, voire l’altérer jusqu’à la destruction . Puisque la nature paraît d’abord hostile à l’homme, la maîtrise technique de cette dernière se présente plutôt comme un rééquilibrage qu’une nuisance , une bonification du milieu et une maîtrise de ses lois en vue d’améliorer la nature humaine. Néanmoins, les conséquences de cette transformation peuvent porter atteinte à la nature comme à la nature humaine et donc bien leur nuire. Il s’agira donc de mesurer notre rôle dans nos actions techniques en anticipant au maximum les effets de nos recherches techniques. La possibilité de transformer techniquement la nature humaine elle-même doit, par exemple, être scrupuleusement mesurée. S’il est désormais techniquement possible de choisir les caractéristiques des embryons humains (la couleur des yeux, etc.), devons-nous pour autant le faire ? Un possible eugénisme technologique ne devrait-il pas nous alerter ?

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  • Culture générale

La technique en philosophie : les principales thèses

  • décembre 31, 2022
  • Par : Gabin Bernard

technique philosophie

Cet article s’intéresse aux thèses philosophiques sur la technique. Cette dernière façonnant le monde humain, il est essentiel de l’analyser.

SPINOZA, Traité théologico-politique , Chap.V : l’utilité de la société

A la manière de Platon et Aristote qui voyaient dans la Cité la seule voie pour parvenir au bonheur, Spinoza loue les avantages de la société . “Ce n’est pas seulement parce qu’elle protège contre les ennemis que la société est très utile et même nécessaire au plus haut point, c’est aussi parce qu’ elle permet de réunir un grand nombre de commodités .” En effet, une société réunit un ensemble d’individus complémentaires.

Ensemble, ils forment un tout organisé et cohérent, d’une efficacité aucunement atteignable par un seul homme. En effet, nul ne peut cumuler toutes les fonctions nécessaires à la vie en société. Ainsi, les hommes ne peuvent vivre hors de la société (à moins de perdre leur qualité humaine).

HEGEL, Leçons sur la Philosophie de l’Histoire : l’outil est le miroir de l’esprit

L’homme est avant tout travailleur et technicien. Il a prouvé par l’expérience l’éminente dignité des instruments qui permettent d’humaniser le monde, cela signifie s’y sentir toujours plus comme les maîtres. “L’outil est la ruse de la raison par laquelle la nature est tournée contre la nature.” écrit Hegel.

Pour rappel, ce philosophe place l’Esprit au-dessus de la matière , au-dessus de la nature. Ainsi, “un instrument inventé par l’homme est plus haut qu’une chose de la nature, car il est une production de l’Esprit.” En résumé, l’outil est une manifestation physique de l’esprit pour dompter la nature. 

BERGSON, L’évolution créatrice : “L’intelligence a pour objet le solide inorganisé.”

Chez Bergson, l’intelligence désigne la faculté, l’outil permettant à l’homme de dominer le monde. Néanmoins, elle ne s’exerce que sur la matière brute dont elle ne retient que le stable. “L’intelligence vise d’abord à fabriquer”, ce qu’il y a de fluide, de mouvant dans le réel lui échappe en partie. En d’autres termes, l ’intelligence n’est pas adaptée au flux et au devenir. C’est le rôle de l’intuition bergsonienne d’accéder à la dimension spirituelle du réel. 

BACON, Novum organum : “On ne peut vaincre la nature qu’en lui obéissant.”

La technique permet à l’homme de dompter le réel. Cependant, elle ne se dresse pas face à la nature mais lui obéit. Plutôt, elle se sert de la nature pour pouvoir la vaincre. En effet, “l’homme n’étend ses connaissances et son action qu’à mesure qu’il découvre l’ordre naturel des choses, soit par l’observation, soit par la réflexion.”

Sans connaissance de la nature, il m’est impossible de la diriger . Or, c’est là l’ importance décisive des instrument s : “les instruments de l’esprit l’aident à saisir la vérité ou à saisir l’erreur.” Ainsi, la découverte des causes naturelles nous apporte science et technique, lesquelles permettent de vaincre la nature. 

DESCARTES, Discours de la Méthode , Tome I : “Nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.” 

La technique et les outils ont pour Descartes un objectif moral : celui d’améliorer les conditions de vie des hommes. La connaissance de la physique doit nous permettre de maîtriser et posséder la nature. Le premier but est d’abord de protéger la santé de l’homme , que Descartes considère comme “le premier bien et le fondement de tous les autres”. En bref, la physique se doit d’être pratique , son action est loin d’être inutile et abstraite.

Lire plus : Le monde totalitaire selon Arendt : La nature du totalitarisme (1/2)

COMTE, Cours de philosophie positive : “Science d’où prévoyance: prévoyance d’où action”

Dans cet ouvrage, Comte décrit les trois états de la science. Dans l’état théologique , l’esprit humain tourne ses recherches vers les connaissances absolues, seules qui ne sont pas subordonnées aux phénomènes naturels. L’état métaphysique désigne quant à lui la croyance en des entités. Enfin, l’état positif , stade final, est celui dans lequel s’effectue la recherche des lois de la nature .

“Science d’où prévoyance: prévoyance d’où action” : la science permet l’action par la prévision. L’exemple le plus flagrant est la météorologie, dont le but est précisément de prévoir, mais cela s’applique à toute science. En effet, les connaissances naturelles, loin d’enchaîner l’homme à un aveugle destin, le libère en lui permettant de prévoir . A travers cette pensée, savoir et pouvoir sont réunis et ne forment qu’un. 

Pour Comte, “les sciences ont une destination plus directe et plus élevée : celle de satisfaire au besoin fondamental qu’éprouve notre intelligence de connaître les lois des phénomènes” . En résumé, le but des sciences est de satisfaire notre besoin de savoir avant tout. Connaître et agir sont les buts fondamentaux de la science.

ROUSSEAU, Discours sur les Sciences et les Arts : les effets du progrès

A l’inverse de Descartes, Rousseau critique fortement la technique et tout ce qui touche à la société. Selon lui, le progrès corrompt l’homme naturel. L’entrée dans l’état civil était déjà une grande perte de liberté et les avancées techniques n’arrangent pas la situation. Plus les sciences et les arts se sont perfectionnés, plus la morale a régressé , constate Rousseau.

“Nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection.” Il ajoute : “On a vu la vertu s’enfuir à mesure que la lumière s’élevait sur notre horizon”. Si pour le philosophe français le progrès de la connaissance est responsable de la dépravation des mœurs, Kant y voit plutôt une forme de prise de conscience grandissante.

Dit autrement, ce qui autrefois nous paraissait bon peut être vu comme immoral après évolution de notre mentalité, de nos normes sociales. Pour Kant au contraire, le progrès pousse l’homme vers la vertu.

BOUTOT, Heidegger , “Que sais-je” : la technique opère dans le vide de l’être

Pour Heidegger, l’essence de la technique manifeste un vide spirituel, un oubli de l’être , elle exprime la détresse de notre temps. De son temps en particulier, ce philosophe a vu comment l’homme a dévasté la terre et organisé, par la technique, la pénurie spirituelle.

La technique exprime le vide ontologique le plus total, elle menace l’homme dans sa relation à l’être. Il écrit donc : “La technique met l’homme en péril”, elle menace “l’essence pensante de l’homme” et son rapport à l’être. A cause de la technique moderne, “l’homme erre dans un non-monde.”

WEBER, Le savant et le politique : la science désenchante le monde

Les progrès scientifiques désenchantent le monde. Ils sont sans cesse dépassés par de nouveaux.  La science obéit aux lois du progrès. Elle est u ne occupation qui n’a et ne peut avoir de fin. Contrairement à la pensée de Descartes, la science n’a ici que des buts techniques et pratiques.

“Tout cela n’a de signification que pour “l’homme de la pratique ””, écrit Weber. L’homme de science recherche la science pour la science elle-même, laquelle fait partie d’un processus d’intellectualisation du réel. Celui-ci n’améliore pas notre connaissance de nos conditions de vie.

Faisant ainsi, nous expulsons du monde toute puissance magique, toute mysticité. Les mystères qui autrefois nous échappaient en sont réduits à n’être que de simples phénomènes physiques. La technique construit un monde désenchanté. Il s’agit d’un monde “sans magie” (Catherine Colliot-Thélène, spécialiste de la pensée de Weber).

JONAS, Le principe de responsabilité : l’éthique et les menaces mortelles de la technique

Constatant lui aussi les dangers de la technique humaine sur la nature, Jonas élabore une pensée morale. Une éthique est exigée face au déchaînement du prométhéisme. En effet, la technique ne se contrôle plus, devenant un danger menaçant l’humanité entière et son essence. Cette technique est dépourvue de morale. Ce monde nouvellement créé, le monde moderne, “la terre nouvelle de la pratique collective […] est encore une terre vierge de la théorie éthique.”

La technique a bouleversé nos principes éthiques et met notre humanité en péril. Jonas lance une injonction : la technique doit préserver une vie authentiquement humaine. Pour ce faire, il faut l’encadrer d’une éthique, d’un principe de responsabilité.

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Sommes-nous maîtres du progrès technique ?

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Dissertation de Philosophie (corrigé)

Introduction.

Le mode de vie dans tous les pays du monde tend vers une uniformisation, de sorte que les pays qui voudraient conserver la rusticité de leur tradition sont taxés de sous-développés. Désormais, le critère d’évaluation pour désigner une société comme étant développé est le degré de technicité inséré dans chaque branche d’activité. Cela s’observe principalement dans l’informatisation, mais aussi dans la création de divers outils destinés à un usage très spécifique. Le progrès technique ne demeure plus dans le cercle fermé de la recherche, elle devient de plus en plus un incontournable dans le quotidien des hommes. Le rôle des scientifiques est orienté dans l’invention de nouveaux produits qui intéressent les consommateurs, au lieu de se pencher sur les problèmes épistémologiques. « Tel est l’artifice du cinématographie. Et tel est aussi celui de notre connaissance. Au lieu de nous attacher au devenir intérieur des choses, nous nous plaçons en dehors d’elles pour recomposer leur devenir artificiellement » , stipule Bergson dans L’Évolution créatrice. De nos jours, le progrès technique a pris une ampleur telle que nous nous focalisons sur son aspect visible et immédiat, sans prendre la peine de reconnaître leur source et de penser ce qu’il en adviendra. La présence permanente de l’objet technique suffit-elle pour nous faire triompher en matière de progrès ? Afin de répondre à cette problématique, nous allons dresser un plan à trois parties : la première annoncera que la technique doit sa réussite grâce à l’appui de la science ; le deuxième analysera que la mutation des valeurs sociales dicte le rythme du progrès technique ; et la troisième conclura que le progrès technique doit être le reflet du sens de la connaissance.

I) La science est le principal moteur de la révolution technicienne

Les historiens retracent les formes de vie humaine non seulement dans la découverte des ossements, mais surtout dans les traces d’outil qui suppose la maîtrise de la technique. Avant même l’invention de l’écriture, la technique est la preuve tangible que l’homme était déjà doué d’ intelligence dans une époque lointaine. Le clivage majeur qui s’est opéré au sein de l’humanité se déclenche pendant la révolution industrielle, où la technique a été exploitée massivement vers la recherche du profit. Cette tendance ne connaît plus de frein, jusqu’à ce qu’elle remplisse les coins les plus reculés de la planète. Comme l’atteste Schopenhauer dans cet extrait du livre Le Monde comme volonté et comme représentation : « Déjà en considérant la nature brute, nous avons reconnu pour son essence intime l’effort, un effort continu, sans but, sans repos ; mais chez la bête et l’homme, la même vérité éclate bien plus évidemment. Vouloir, s’efforcer, voilà tout leur être : c’est comme une soif extinguible ». Bien que l’émergence du capitalisme ait été motivée par les Lumières, faisant surgir de nouvelles idées politiques qui ont fait contagion chez divers peuples de l’Europe, la science n’était pas en reste dans cette révolution. Dépassant le stade de la simple théorie, les physiciens et les chimistes découvrent que la matière est manipulable via la synthèse ou la décomposition des éléments. Cela signifie d’une part que les lois qui gouvernent l’univers ne sont plus un secret pour l’homme, et d’autre part que ce dernier est capable de les reproduire à sa façon et selon ses besoins. De là surgit la notion de création artificielle qui substitue la mission de la nature vis-à-vis de l’homme. Ainsi, le monde artificiel reflète à la fois le souci de la praticité et le pouvoir de seconder la force de l’univers. « Ce n’est plus, comme l’autre, une vie intouchable. C’est une vie dont on connaît les mécanismes et qu’on peut donc espérer modifier, sur laquelle on peut espérer intervenir » , disait d’ailleurs Georges Canguilhem et François Dagognet dans Le Vivant. En effet, la technique est demeurée la même pendant des siècles, et son évolution reposait principalement sur le commerce avec d’autres peuples. L’homme se complaisait alors avec ce qu’elle lui offrait, ce qui est étroitement gouverné par la force physique de la nature, et cela l’emmenait à croire que sa condition de vie serait une fatalité. Mais c’est surtout avec le développement de la science expérimentale qui se focalise désormais sur la matière concrète que la technique a reçu un grand coup de pouce. Le progrès technique est donc la conséquence nécessaire de la révolution scientifique, car cette dernière a fait reculer les limites de l’infranchissable. Comme le constate Rousseau dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : « J’aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l’homme concourt aux siennes en qualité d’agent libre » .

Diverses circonstances, notamment idéologiques et scientifiques, ont soufflé favorablement pour faire apparaître la révolution technique. L’attrait soudain pour la science est certes superficiel, mais elle est lourde de conséquences dans le sens où le quotidien des hommes est conditionné par de nouvelles valeurs matérialistes.

II) Le confort proposé par la technologie devient un incontournable

Ce n’est plus véritablement le savoir qui intéresse le grand nombre, mais plutôt le monde transformé véhiculant une idée de grandeur et de raffinement. D’un point de vue socio-économique, le marché abonde de produits technologiques qui sont destinés à un usage domestique ou professionnel. La conséquence en est que les consommateurs considèrent cela comme étant la nouvelle norme, et se sentent comme exclus de la modernité en se les privant. Ainsi, nous ne savons plus distinguer l’utile et l’agréable, en ce sens que l’agréable est devenue une première nécessité et c’est la société qui l’accepte comme tel. Cela se traduit par ce passage de De la tranquillité de l’âme de Sénèque : « De sorte qu’une fois privé des distractions que les gens affairés doivent à leurs occupations mêmes, on ne supporte plus sa maison, son isolement, les murs de sa chambre, et que l’on se voit avec chagrin abandonné à soi-même ». La technique, qui prend désormais le nom de technologie, œuvre désormais dans la conception d’objets qui dépassent toujours la performance, en taxant la simple praticité comme une obsolescence. Mais afin que cette nouveauté gagne du terrain, il faudrait transformer radicalement la société et la manière de penser de ses membres. En d’autres termes, il faut que la technologie soit accessible pour toutes les couches sociales, ce qui implique l’instauration d’une égalité, ne serait-ce que de manière fictive. La maîtrise de la technologie renvoie tout d’abord à la maîtrise de l’évolution de la structure sociale. C’est pourquoi Tocqueville souligne ce passage de De la Démocratie en Amérique : « Lorsque, au contraire, les rangs sont confondus et les privilèges détruits, quand les patrimoines se divisent et que la lumière et la liberté se répandent, l’envie d’acquérir le bien-être se présente à l’imagination du pauvre, et la crainte de le perdre à l’esprit du riche ». Curieusement, le résultat de la connaissance devient plus important que la connaissance elle-même, d’où la confusion selon laquelle il ne vaut rien savoir si cet effort ne mènera pas à un bénéfice concret. Cette opinion dissimule une autre qui est bien plus destructrice, qui est de confondre la technique avec la science, une illusion qui supprimerait le génie humain ayant son potentiel au sein même de la technique. A cause du progrès technologique, l’homme n’est plus un être doué d’une technique, mais qui l’achète sans savoir la créer. Cela s’observe manifestement dans le nouvel ordre de la division du travail, où le secteur tertiaire acquiert une part croissante au détriment de l’industrie et de l’agriculture qui nécessitent un savoir très technique. C’est en ce sens que Marx fait la remarque ci-après dans Le capital : « L’ouvrier comme un assignat démonétisé n’a plus de cours ».

La technologie gagne du terrain parce que la société s’est adaptée en sa faveur, notamment en inculquant une nouvelle vision des priorités dans le quotidien. Dans ce cas, c’est la technologie qui règne en nous, et il est difficile de faire machine arrière pour pouvoir la maîtriser à nouveau.

III) La maîtrise du savoir consiste dans la recherche du sens

Nous sommes entourés en permanence d’objets technologiques à tel point que cela devient quelque chose de naturel qui ne nous interpelle pas vers un questionnement. Trouvant satisfaction au milieu de ce confort, nous omettons l’origine de ces objets, à savoir une connaissance scientifique qui a nécessité plusieurs siècles de développement. Quant à sa finalité, nous savons pertinemment qu’il sera aussitôt destiné à la poubelle, ou tombé dans l’oubli, parce qu’une nouvelle génération d’outils va le remplacer. La valeur d’un objet se détériore alors avec le temps, alors que c’est le symbole du génie humain renfermant l’accumulation du savoir scientifique. Voici un constat effectué par Max Scheler dans L’homme et l’histoire : « La ferme décision de faire table rase de toutes les traditions relatives à cette question et l’effort pour considérer l’être appelé « homme » avec le plus grand détachement méthodique et le plus vif étonnement permettront seuls encore de parvenir à des conceptions solides » . Il est vrai que c’est par le savoir ingénieux de l’homme que la technologie a pris forme, mais nous ne la maîtrisons pas dans le sens où nous sommes opaques à sa signification. La volonté d’agir doit en effet précéder d’une clairvoyance vis-à-vis du sens, afin que notre action puisse mener vers un but qui exalte notre humanité. Or, le gaspillage et la recherche permanente de nouveauté tels qu’ils sont suggérés par l’outil technologique réduisent fortement l’homme bien en dessous des bêtes. Husserl, dans La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, nous rappelle à l’ordre en disant ceci : « Le sens d’être du monde donné d’avance dans la vie est une formation subjective, c’est l’œuvre de la vie dans son expérience, de la vie préscientifique » . Rappelons que l’humanité n’a pu s’attribuer un rang supérieur à tous les êtres de la nature que parce qu’il est le seul capable de connaître. Mieux encore, il a su poser la connaissance comme un objet de connaissance à travers la philosophie. Ainsi, l’homme a connu le progrès parce qu’il a su mettre en valeur sa nature raisonnable, alors que la technique combinée à la science n’a fourni qu’une dégénérescence de cette capacité à réfléchir. Il est vrai que la technologie est le domaine du savoir qui a prouvé ses efforts par quelque chose de concret dans une durée s’étalant dans le long terme. Cependant, nous n’avons pas déployé l’effort de la maîtriser, en comprenant son sens, face à la dégradation de notre mode de vie, ce qui est principalement imputable à son essor. Schelling nous avertit dans ses Leçons sur la méthode des études académiques en ces termes : « L’on ne doit attendre cette intuition, en général et de manière universelle, que de la science de toutes les sciences, la philosophie, et par conséquent plus précisément, des seuls philosophes, dont la science particulière est en même temps absolument universelle, et dont l’effort doit être en soi-même déjà tendu vers la totalité de la connaissance » .

La création des édifices qui symbolisent une époque déterminée témoigne également l’avancée de leur savoir-faire, ajouté d’une précision que les autres peuples de leur contemporain n’avaient pu rivaliser. L’idée de joindre la science à la technique est une révélation car ces deux disciplines traversaient les siècles en occupant deux classes distinctes dans la société. La science ne se limite plus dans la connaissance pure réservée aux savants : la plèbe voudrait la faire sienne et savourer ses fruits via le progrès technique. Il est manifeste que la société exalte les personnes exerçant des métiers à vocation scientifique, car non seulement ils sont avantagés en termes de rémunération, mais ils gagnent également en prestige aux yeux de tous. Le progrès technique ne sera considéré comme un véritable progrès que si et seulement s’il contribue au progrès de l’homme. En se débarrassant facilement d’un objet qui a nécessité tant de soin et de savoir-faire, l’homme dénigre également sa propre valeur et son savoir. La découverte du sens de la technique nous promet-elle un monde meilleur ?

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La technique est-elle libératrice ou au contraire un facteur d’esclavage ?

Par Clément

Rédigé le 16 December 2019

3 minutes de lecture

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  • 01. Introduction
  • 02.  Caractère libérateur de la technique
  • 03. Facteur d’esclavage de la technique
  • 04. Conclusion

Chrys

Introduction

Le mot technique vient du mot grec tekhnê qui désignait dans l’antiquité tous types de savoir faire, permettant de remplir une activité ou de fabriquer un objet avec efficacité et de manière appropriée. Dans une acception plus large il comprend également l’ensemble des objets artificiels créés par l’homme à commencer par les outils et les machines. Ce terme de technique a deux sens : le terme désigne un savoir faire, une habileté à effectuer une action ou à produire un objet ; cette première acception nous renvoie au concept grec de la tekhnê ; le deuxième sens nous familiarise avec le progrès dans son ensemble à commencer par les outils et les machines.

Le développement technique à l’heure de son apogée au 20ème siècle peut donner l’impression que l’homme se libère toujours plus des contraintes que lui imposait jusqu’alors la nature. Il est en effet en mesure de conjuguer les maux naturels comme la faim, la maladie et la mort ou encore s’approprier l’espace qui est la maitrise du temps. Toute fois cette dynamique libératrice s’est non seulement accompagnée de maux nouveaux mais s’est transformé en servitude. Non seulement les retombés de la technique ont saccagé le paysage détruit des espèces, pollué l’atmosphère mais ont touché l’homme dans son corps et son âme en induisant une vie et une philosophie que les tristes formules : « Métro, Boulot, Dodo » et « On n’arrête pas le progrès » résument assez bien quant aux caractères mécaniques et fatales de l’existence, les slogans vont dans le sens d’une dénonciation de la technique comme facteur d’esclave et destructeur. Le problème est donc le suivant : la technique est-elle libératrice ou au contraire facteur d’esclavage ?

 Caractère libérateur de la technique

  • En temps que savoir faire, nous pouvons mettre en avant son caractère libérateur (sportif qui est plus performant car la technique est au point). En temps que technologie, elle facilite la communication, le transport ce qui entraine une ouverture sur le monde.
  • Le confort et l’allègement des tâches pénibles dans le domaine du travail grâce au machinisme permettent également d’aller dans ce sens.
  • Les progrès accomplis dans le domaine de la médecine semblent lui donner toute puissance et tout pouvoir.

Facteur d’esclavage de la technique

  • Cependant ces progrès technologique rendent indépendants (addiction).
  • Cela devient un besoin.
  • Le rapport d’addiction à la technologie peut empêcher l’ouverture à la culture.
  • Certaines formes de travail mettent l’homme dans une situation d’esclavage (travail à la chaine, France télécom).
  • La technique accentue le conformisme.
  • Les menaces sur l’homme sont effrayantes (Armes, écologie).

En philosophie cours , doit-on renoncer à la technique en raison de ses conséquences désastreuses ?

  • Le monde dans lequel on vit est essentiellement technique et un retour en arrière est peu envisageable. Le travail est essentiel pour l’homme et la technique en est caractéristique.
  • La solution se trouve dans la raison, la prise de conscience, réflexion : nous pouvons à cet égard citer le penseur et humaniste Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Il ne faut plus utiliser la technique pour exploiter la Nature mais pour la protéger. Il faut l’utiliser de façon mesurée.

Le développement technologique aujourd’hui met l’homme dans une situation de dépendance et d’esclavage. Toutefois l’homme peut sortir de ce cercle vicieux et ne plus être esclave de la technique à partir du moment où il accorde de l’importance à la réflexion et à l’usage de ce qui est le propre de l’homme, sa raison.

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Freelancer et pilote, j'espère atteindre la sagesse en partageant le savoir que j'ai acquis lors de mes voyages au volant de ma berline. Curieux scientifique, ma soif de découverte n'a d'égale que la durée de demie-vie du bismuth 209.

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Le progrès techniques eradite t’il la misère de l’homme

Chloé Galouchko

Bonjour ! Pour aller plus loin, n’hésitez pas de solliciter nos professeurs particuliers sur Superprof pour une aide personnalisée et plus poussée. Bonne journée ! 🙂

Sujet : Doit-on se fier de la technique ?

Laquelle svp ?

J’ai besoin de votre aide

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Proposition d’introduction, de conclusion et de plan pour la dissertation suivante :

Le développement de la technique nous donne-t-il plus de liberté ?

Introduction (3 partie)  : Amorce, Problématique et plan (voir cours pour les précisions)

Amorce :

La technique qui est un ensemble d’artiste et de procédés mis en place par l’homme pour transformer la nature à son profit apparaît comme un moyen pour s’en libérer. La révolution industrielle a accentuée cette tendance en rendant la technique omniprésente.

Problématique :

Cette omniprésence de la technique offre-t-elle plus de liberté à l’homme ou est-ce une menace ? Cette émancipation de l’homme vis-à-vis de la nature grâce à la technique crée-t-elle de nouvelles menaces ou dépendance ? Le développement des techniques doit-il être limité pour sauvegarder l’origine libératrice de la technique, si oui selon quels critères ?

Plan (présentation) :

Nous verrons que la technique peut jouer un rôle émancipateur et dans une certaine mesure nous libérer. Pour autant, nous constaterons aussi que la technique peut nous rendre dépendant et nous aliéner. Enfin nous essayerons de découvrir quelle liberté la technique peut nous amener.

Conclusion (3 parties) Rappel du problème, réponse et ouverture (éventuelle). Le détail de chaque partie a été vu en cours.

Rappel du problème :

Le développement des techniques libère l’homme de son animalité, il l’émancipe de cette condition. Pourtant cette libération peut-être au prix de nouvelles dépendances.

Réponse :

Le développement de la technique nous donnera plus de liberté sous certaines conditions. La technique doit être au service de l’homme et de son projet d’émancipation. Elle doit se développer dans un cadre éthique discuté par tous.

Ouverture :

Les nouvelles technologies nous offrent-elles de nouvelle possibilité d’émancipation ou au contraire marque-t-elle une nouvelle étape vers l’aliénation ?

Proposition de plan :

Partie 1 : La technique peut libérer

Argument 1 : Libérer l’homme du besoin ( voir texte de Mill )

Exemple : le feu

Argument 2 : Efficacité technique ( voir texte de Smith )

Exemple : Production, performance

Argument 3 Comprendre le monde

Exemple : accélérateur de particules à Genève        

Partie 2 : La technique peur aliéner, rendre dépendant

Argument 1 : Critique de la mécanisation et de la nature du travail ( voir texte de Hegel )

Exemple : Geste répétitifs, peut intéressant.

Argument 2 : Dépendance

Exemple : utilisation de la voiture sur de courte distance

Argument 3 : Danger (voir Jonas philosophe évoqué en cours)

Exemple : pesticides, nucléaire

Partie 3 : Quelle liberté la technique amène-t-elle ?

Argument 1 : Autonomie

Exemple : prendre du recul vis-à-vis de la technique (doit-on aller toujours plus vite en train ?)

Argument 2 : Sens du progrès technique ( voir texte de Sève )

Exemple : La technique doit répondre à des fins qui auront été discuté dans un cadre démocratique et éthique par exemple : pourquoi tel nouveau produit technique, a quel fin ?

Argument 3 : la justice

Exemple : Le progrès technique doit nous amener vers plus de justice sociale (Voir Rousseau).

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L'usage de la technique libère-t-il l'Homme

Par ilhanna   •  23 Décembre 2012  •  Dissertation  •  5 579 Mots (23 Pages)  •  8 592 Vues

L’usage de la technique libère-t-il l’homme ?

Introduction

La technique est à la fois considérée comme un moyen au service de l’homme et comme une menace à l’égard de la nature et de l’homme. D’une part, la technique provoque en l’homme l’espoir d’une libération. Et d’autre part, elle engendre le sentiment de la crainte d’un asservissement, d’une aliénation. Il y a donc une ambivalence qui sous-tend le rapport de l’homme à la technique. Ambivalence parce que la technique confère à l’homme une volonté de puissance sur la nature en paraphrasant l’expression nietzschéenne. Autrement dit, la technique permet à l’homme de devenir tout ce qu’il est possible qu’il devienne par l’accroissement de sa puissance. Ambivalence parce que la technique asservit l’homme par les machines, par sa dépendance.

En général, la technique constitue l’ensemble des moyens mis en œuvre en vue d’une fin. En particulier, la technique est l’ensemble des objets créés par l’homme en vue de maîtriser la nature. En ce sens, la technique est anthropologique et instrumentale comme l’entend Heidegger dans La Question de la technique. Les instruments, les outils, les machines sont des médiats qui permettent de suppléer à la faiblesse naturelle du corps humain et d’alléger la pénibilité du travail humain. La technique instrumentale permet la délégation. Cette délégation libère du temps et de l’énergie. Ainsi l’homme peut-il se consacrer à autre chose. En effet, l’homme libéré peut alors s’adonner aux loisirs et à l’oisiveté.

Toutefois, si la technique donne la liberté à l’homme, c’est certes la promesse d’une tentation mais c’est aussi problématique. D’une part, la promesse d’une tentation permet d’accroître la volonté de puissance de l’homme et de le rendre indépendant à l’égard des contraintes naturelles. Ainsi, la technique serait-elle un facteur de libération progressive de l’homme par rapport à la nature. La technique est le processus de la liberté mise en œuvre. Et d’autre part, c’est aussi problématique car la liberté ne peut se réduire à une plus grande volonté de puissance. En effet, ce serait confondre la liberté avec l’indépendance ce qui aurait pour conséquence de réduire les contraintes et les obstacles extérieurs. Etre libre consisterait à ne rencontrer aucun obstacle, aucune contrainte extérieure. Autrement dit, être libre ce serait faire tout ce qui plaît, tout ce qui est désiré. Un problème alors surgit. C’est entendre la liberté au sens de l’opinion commune qui confond l’indépendance qui est l’absence d’obéissance aux règles et l’autonomie au sens défini par Rousseau au Chapitre VIII « De l’état civil » du Livre I du Contrat social : « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ».

L’usage de la technique libère-t-il l’homme ? Il y a deux problèmes sous-jacents concernant les rapports entre la technique et la liberté. La liberté se réduit-elle à l’indépendance ? En d’autres termes, la technique permet-elle la liberté comme volonté de puissance ? Et paradoxalement, si la technique permet une plus grande indépendance à l’égard de la nature, n’aliène-t-elle pas autrement l’homme ? Certes, d’abord, nous nous intéresserons aux conditions de libération qu’offre la technique à l’homme. Mais, ensuite, nous analyserons les conséquences de cette libération.

Première partie : La technique libère l’homme.

En effet, la technique permet la libération de l’homme. Dans Le Protagoras, Platon explique en quoi la technique libère l’homme du joug de la nature. Dans l’Olympe, les dieux s’ennuient. Alors Zeus demande à son fils Héphaïstos, dieu des Forges, qu’il a eu avec sa sœur Héra, de fabriquer quelque chose pour les sortir de l’ennui. Héphaïstos a une idée. Il convoque les dieux olympiens dans sa forge et leur montre ce qu’ils doivent faire. Ils mélangent la terre et le feu pour façonner des créatures. Certains sont à l’image exacte des dieux. Ce sont des hommes. D’autres ont des pattes, des nageoires, des carapaces, des ailes. Ce sont des animaux. D’un souffle (psychè) puissant, Zeus leur donne la vie. Il reste à pourvoir les créatures de qualités pour les rendre autonomes. Zeus charge les titans jumeaux, Prométhée et Epiméthée de répartir les différentes capacités entre les différents êtres vivants de manière équilibrée. Ces jumeaux ne se ressemblent guère. Epiméthée est aussi maladroit et irréfléchi que Prométhée est prudent et réfléchi. Epiméthée exige de faire la distribution. Comme Epiméthée réfléchit après, il a commis un oubli qui se révèle tragique. « L’homme est nu, sans chaussures, sans couverture, sans armes ». Sans protection corporelle, l’homme ne peut s’abriter des intempéries. Dépourvus d’armes, l’homme ne peut se préserver des assauts des autres êtres vivants. L’homme n’a aucun moyen de subsistance car Epiméthée a dilapidé sans y prendre garde toutes les facultés que Zeus lui avait accordées. Alors, la conséquence de la maladresse et de l’imprudence d’Epiméthée est la mort certaine de l’homme. Constatant la faute d’Epiméthée, Prométhée vole chez Héphaïstos, le feu et chez Athéna, le savoir technique. Le don que fait Prométhée à l’homme est incomplet car Prométhée n’a pas eu le temps de pénétrer dans l’Acropole voler à Zeus le savoir politique. Le don de Prométhée est un don d’amour car il remplit un vide originel. Et pour ce vol, Prométhée est condamné. Il est enchaîné. Et les vautours lui dévorent le foie éternellement.

De ce don d’amour, qu’en fait l’homme ? Le don d’amour permet à l’homme de croire aux dieux, de créer l’art, d’où la double étymologie de technè, signifiant à la fois technique et art, de parler, de construire des habitations, de tisser des vêtements et des couvertures, de fabriquer des chaussures, de cultiver la terre. Et le don d’amour de Prométhée permet aussi à l’homme d’acquérir la raison (lόgos). Le feu et le savoir technique ne sont pas des capacités en elles-mêmes. Mais ils sont les moyens par lesquels l’homme acquiert l’ingéniosité. L’art en tant que technè est une méta-capacité. En effet, si nous suivons le mythe de Prométhée, nous voyons que la technique confère à l’impuissant la puissance. Il en est de même chez Hume. Hume pousse plus loin l’inadaptation de l’homme. A la Section 2 « De l’origine de la justice et de la propriété » de la Deuxième partie « De la justice

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La technique est-elle une menace pour l'humanité ?

Résumé du document.

Dissertation sur le sujet : la technique est-elle une menace pour l'humanité ? La technique est ce qui a permis à l'homme de devenir ce qu'il est, mais elle rend ce dernier dépendant. C'est l'usage que l'on a de la technique qui est bon ou mauvais.

[...] En effet, si l'homme ne gaspillait pas le papier pour des actions techniques, la déforestation serait moins présente. Il en est de même pour la pollution. Si l'homme utilisait moins la voiture, l'air serait plus respirable et la nature se porterait mieux. Si l'industrie, liée à la technique, rejetait moins de gaz à effet de serre, le réchauffement de la planète serait moindre. On ne parlerait pas (ou peu) du réchauffement accéléré de la planète, de la fonte de la banquise et, par conséquent, de la hausse du niveau des océans. [...]

[...] La nature est et ne pense pas Pour commencer, on pourrait préciser que nous avons tort de considérer ce qui est naturel comme bien, et ce qui est technique comme mal. Darwin pensait que l'homme avait tendance à faire de l'anthropomorphisme, c'est-à- dire voir en la nature le même fonctionnement que l'homme. Nous aurions ainsi tendance à personnifier la nature. Or, c'est un tort. Nous avons tendance à considérer la nature comme un modèle à suivre. Or, dans la nature règne la loi du plus fort. On ne peut donc pas considérer la nature comme une norme à appliquer. La nature est et ne pense pas. [...]

[...] En ce sens, la technique est bénéfique. Néanmoins, nous avons vu dans une seconde partie que la technique pouvait rendre l'homme dépendant. De plus, nous avons vu que les progrès techniques pouvaient représenter un danger au niveau éthique. Nous sommes donc arrivés à une contradiction qui trouve une réponse que nous avons émise dans une dernière partie, à savoir que nous avons tort de considérer la nature comme le bien et la technique comme le mal, et que par conséquent, la technique n'est ni bonne, ni mauvaise en soi, mais c'est l'usage que l'on en fait qui peut se révéler néfaste ou, au contraire, bénéfique. [...]

[...] C'est en cela que la technique revêt un aspect positif. La technique et son utilité au quotidien De plus, il est important de préciser que la technique nous facilite la vie au quotidien. Il n'y a plus besoin d'aller chercher l'eau dans un puits, il suffit de tourner le robinet. De même, il n'est plus nécessaire de frotter des cailloux pour faire apparaître le feu afin de créer une source de lumière et de chaleur. Nous avons juste à appuyer sur un bouton pour que l'ampoule s'allume ou que le radiateur se mette en route. [...]

[...] Sujet : La technique est-elle une menace pour l'humanité ? Introduction : Lorsque nous prenons le temps de nous attarder sur l'intérêt de la technique, nous nous rendons compte rapidement que les objets techniques rythment notre vie quotidienne. En effet, le matin, le réveil nous oblige à nous lever, la voiture nous amène sur notre lieu de travail tandis que la radio nous in forme des dernières nouvelles. Tout cela crée une sorte de dépendance de l'homme vis-à-vis de la technique. [...]

  • Nombre de pages 4 pages
  • Langue français
  • Format .doc
  • Date de publication 06/05/2007
  • Consulté 38 fois
  • Date de mise à jour 06/05/2007

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Philosophie: Ce qui est naturel est-il forcément bon ? (dissertation)

La technique libère-t-elle l'homme ?

Publié le 06/02/2023

Extrait du document

« dissertation T°1 Aujourd'hui, la technique occupe une grande place dans le quotidien de chacun. Elle est présente presque partout et ce depuis des décennies. Par définition, la technique permet aux hommes de produire leurs propres moyens de subsistances au lieu de les trouver dans la nature, c'est une réponse intelligente et appropriée aux besoins humains. La technique est un ensemble de procédés mis en œuvre pour obtenir un résultat déterminé. Celle-ci nous permet donc de vivre une vie confortable. Elle nous serait donc indispensable. Pourtant, si nous ne pouvons nous passer de la technique, alors elle nous prive en quelque sorte de notre liberté puisque nous ne pouvons pas vivre sans elle. C'est ce que nous pouvons comprendre grâce aux mots de Georges Bernanos : "Un monde gagné pour la technique est perdu pour la liberté." On définie la liberté comme un état de non contrainte, le pouvoir d’agir sans contraintes. Cette remise en question peut nous amener à reconsidérer la question : la technique libère-t-elle l'homme ? Cet intitulé présuppose déjà que la technique va libérer l'homme des contraintes naturelles. Il s'agit de réfléchir sur les pouvoirs de la technique sur l'homme : a-t-elle un effet libérateur? Permet-elle de libérer les hommes des contraintes naturelles auxquelles ils se seraient soumis ? La technique est-elle pour l'homme un outil de libération lui permettant de se détacher des nécessités vitales et de s'arracher à sa condition animale? Ou au contraire fait-elle de l'homme un être fragile, dépendant et même paradoxalement menacé par ses propres créations? Nous verrons dans un premier temps si la technique est pour l'homme un outil de libération. Les limites de cette perspective nous amèneront ensuite à tenter de comprendre si au contraire, la technique est une menace pour l'homme et donc si celle-ci l'asservit. Ce n’est qu’une fois ces aspects éclaircis que nous pourrons envisager que ce n'est pas la technique qui va libérer ou asservir l'homme mais l'usage et l'intention de l'homme au cours d’un troisième et dernier temps. On peut dire que la technique est un outil qui permet à l'homme de se libérer.

Par "libérer" on entend liberté donc une absence de contrainte, d’obstacle, mais également une capacité à agir par soi-même. D'abord, on peut dire que la technique libère l'homme car elle lui permet de survivre et de s'émanciper de la nature. Autrement dit, elle lui permet de se détacher de la nature. C'est ainsi que Platon lie liberté et technique dans Protagoras en racontant le mythe de Prométhée. Ce mythe raconte l'époque où les dieux commençaient à façonner les êtres vivant et c'est Prométhée et Epiméthée qui devaient se charger de répartir les qualités entre les différentes espèces. Epiméthée a distribué toutes les facultés dont il disposait (pelage, refuge,...) aux animaux sans penser à l'homme qui se retrouva finalement nu et démuni. Pour réparer l'erreur d'Epiméthée, Prométhée a dérobé aux dieux le feu pour le donner aux hommes. Grâce à ce mythe, on comprend que ce qui faisait de l'homme un être faible en a finalement fait sa force : il est libre, ne dépend pas de la nature. Au contraire des animaux, l'homme doit survivre et, ne possédant pas d'atouts, doit se protéger lui-même grâce à la technique. Elle est un moyen de compenser les faiblesses naturelles de l'homme. Ce cas montre bien.... »

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  • Travail/Nature/technique: le travail est-il le propre de l'homme ?
  • La technique nous libère-t-elle des contraintes de la nature ?
  • L'innovation technique est-elle néanmoins toujours bénéfique pour l’homme ?
  • La technique peut-elle améliorer l’homme ?

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Les techniques menacent-elles l'homme ?

Catherine halpern.

Grands Dossiers N° 10 - Mars-avril-mai 2008

Consultez le sommaire du magazine Les grandes questions de la philosophie

La technophobie a aujourd’hui le vent en poupe. Quelques mots suffisent, OGM, énergie nucléaire, clonage ou nanotechnologies, pour que l’échine se hérisse et que la peur du danger technique envahisse chacun. La technique est accusée de tous les maux : elle rompt les équilibres naturels et menace l’environnement, elle est aux mains d’une sphère marchande sans scrupule, quand elle ne dégrade pas le lien social… Et de dénoncer pêle-mêle Internet ou les jeux vidéo qui font de leurs utilisateurs des autistes, le lobby des industries pharmaceutiques ou les déchets toxiques. La technique, on l’aura compris, n’est pas vraiment en odeur de sainteté. Et pourtant, dans le même temps, les consommateurs se ruent en masse vers les dernières innovations, avides de gadgets plus ou moins utiles. Tel le téléphone portable qui comme un couteau suisse cumule toutes les fonctions, appareil photo, lecteur de musique ou de vidéo voire lampe torche. Technophobes et technolâtres à la fois. Serions-nous devenus complètement schizos ?

Il n’est pas simple de choisir son camp car du côté des technophiles comme de celui des technophobes, bien des arguments font mouche. Les philosophes qui défendent la technique mettent souvent en avant sa dimension proprement humaine. C’est ainsi que [...]

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  • Mémoire : n'oublie pas d'oublier Jean-François Marmion
  • Le bonheur est-il obligatoire ? Martine Fournier
  • La conscience est-elle un organe ? Jean-François Marmion
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Couverture Qu’est-ce que la beauté ? n° 369  (juin 2024)

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  • Figaro Live

Bac 2024 : découvrez les sujets de philosophie tombés dans les centres étrangers

Publié le 06/04/2024 à 11:28 AM , mis à jour le 06/04/2024 à 11:28 AM

Les élèves de la série générale ont pu choisir de commenter un texte d’Aristote.

En France, les élèves de terminale plancheront sur l’ épreuve de philosophie le mardi 18 juin de 8 heures à midi. Mais dans les centres étrangers du groupe 1 les candidats au bac passent leur écrit ce mardi 4 juin. Le Figaro Étudiant dévoile les sujets sur lesquels les élèves composent pendant 4 heures. De quoi permettre aux élèves de terminale de s'entraîner ces prochains jours.

Bac général

Pour les candidats de série générale, trois sujets ont été proposés, au choix. Les deux premiers étaient une dissertation.

Sujet 1 L'art nous aide-t-il à vivre ?

Sujet 2 Pourquoi faut-il se fier à la science ?

Sujet 3 Expliquez le texte suivant :

S'il est manifeste que l'homme est bien l'auteur de ses propres actions, et si nous ne pouvons pas ramener nos actions à d'autres principes que ceux qui sont en nous, alors les actions dont les principes sont en nous dépendent elles-mêmes de nous et sont volontaires. Semblent en témoigner, aussi bien le comportement des particuliers dans leur vie privée que la pratique des législateurs eux-mêmes. On châtie, en effet, et l'on oblige à réparation ceux qui agissent mal, à moins qu'ils n'aient agi sous la contrainte ou par une ignorance dont ils ne sont pas eux-mêmes causes ; et, d'autre part, on honore ceux qui accomplissent de bonnes actions, encourageant les uns et décourageant les autres. Mais les choses qui ne dépendent pas de nous et ne sont pas volontaires, personne n'incite à les faire, attendu qu'on perdrait son temps à nous persuader de ne pas avoir chaud, de ne pas souffrir, de ne pas avoir faim, et ainsi de suite, car nous n'en serons pas moins affectés par ces impressions. Et, en effet, nous punissons l'acte commis par ignorance, si nous tenons l'auteur pour responsable de son ignorance. Par exemple, en cas d'ébriété, les peines sont doublées, parce que le principe de l'acte réside dans l'agent lui-même, qui était maître de ne pas s'enivrer et qui est ainsi responsable de son ignorance. On punit également ceux qui ignorent telle disposition légale dont la connaissance est obligatoire et qui ne présente aucune difficulté. Et l'on fait de même chaque fois que l'ignorance paraît résulter de la négligence, car il dépend de chacun de ne pas rester ignorant, mais de faire attention à s'instruire.

ARISTOTE, Éthique à Nicomaque (IV° s. av. J.-C.)

Bac technologique

Pour les candidats de série technologique, là encore, trois sujets étaient à la carte, dont deux dissertations et une explication de texte.

Sujet 1 Y a-t-il un sens à refuser la technique ?

Sujet 2 La création artistique est-elle totalement libre ?

Sujet 3 Expliquer le texte suivant :

Les passions dont il est utile de se servir pour s'exciter à la recherche de la vérité sont celles qui donnent la force et le courage de surmonter la peine que l'on trouve à se rendre attentif. Il y en a de bonnes et de mauvaises : de bonnes, comme le désir de trouver la vérité, d'acquérir assez de lumière pour se conduire, de se rendre utile au prochain, et quelques autres semblables ; de mauvaises ou dangereuses, comme le désir d'acquérir de la réputation, de se faire quelque établissement1, de s'élever au-dessus de ses semblables, et quelques autres encore plus déréglées dont il n'est pas nécessaire de parler. Dans le malheureux état où nous sommes, il arrive souvent que les passions les moins raisonnables nous portent plus vivement à la recherche de la vérité et nous consolent plus agréablement dans les peines que nous y trouvons que les passions les plus justes et les plus raisonnables. La vanité, par exemple, nous agite beaucoup plus que l'amour de la vérité, et l'on voit tous les jours que des personnes s'appliquent continuellement à l'étude lorsqu'elles trouvent des gens à qui elles puissent dire ce qu'elles ont appris, et qui l'abandonnent entièrement lorsqu'elles ne trouvent plus personne qui les écoute. La vue confuse de quelque gloire qui les environne lorsqu'elles débitent leurs opinions leur soutient le courage dans les études même les plus stériles et les plus ennuyeuses. Mais si par hasard ou par la nécessité de leurs affaires, elles se trouvent éloignées de ce petit troupeau qui leur applaudissait, leur ardeur se refroidit aussitôt ; les études même les plus solides n'ont plus d'attrait pour elles : le dégoût, l'ennui, le chagrin les prend, elles quittent tout. La vanité triomphait de leur paresse naturelle, mais la paresse triomphe à son tour de l'amour de la vérité ; car la vanité résiste quelquefois à la paresse, mais la paresse est presque toujours victorieuse de l'amour de la vérité.

Malebranche, De la recherche de la vérité , Livre VI, chap. 3 (1675)

Rédaction de la copie Le candidat a le choix entre deux manières de rédiger l'explication de texte. Il peut : - soit répondre dans l'ordre, de manière précise et développée, aux questions posées (option n°1); - soit suivre le développement de son choix (option n°2). Il indique son option de rédaction (option n°1 ou option n°2) au début de sa copie.

Questions de l'option n°1

A) Éléments d'analyse 1. Quelles sont les différentes sortes de passions et de désirs qui nous poussent à rechercher la vérité ? 2. Selon l'auteur, qu'est-ce qui peut rendre difficile la recherche de la vérité ? 3. Expliquez la dernière phrase (de : « La vanité triomphait… » à : « victorieuse de l'amour de la vérité ».)

B) Éléments de synthèse 1. Quelle est la question à laquelle l'auteur tente de répondre ici ? 2. Dégagez les différents moments de l'argumentation. 3. En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte.

C) Commentaire 1. D'après le texte, peut-on chercher la vérité sans passion ? 2. En vous appuyant sur votre compréhension du texte, pensez-vous qu'il faut chercher la vérité pour elle-même ?

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Bac 2024 : le sujet de philosophie pour les centres de l’étranger (Afrique, Europe....)

Pourquoi faut-il se fier à la science ? L’art nous aide-t-il à vivre ? Découvrez les sujets du bac philosophie qui sont tombés cette année pour les centres d’examens à l’étranger « du groupe 1 » - dissertation et commentaire de texte.

Sciences, art... découvrez les sujets du bac philo 2024 pour les centres d'examens de l'étranger (Afrique, Europe, Moyen-Orient...)

Après les sujets pour l’ Amérique du Nord , voici les sujets de l’épreuve du bac philo 2024 qui s’est tenue le mardi 4 juin pour l’ensemble des lycéens scolarisés dans les lycées français en Afrique, Europe, Moyen Orient...

Dissertation ou commentaire de texte ? Quel sujet auriez-vous choisi ? Voici une bonne opportunité de réviser le bac philo pour tous les lycéens de métropole qui passeront, eux, leur examen du bac philo dans trois semaine, le mardi 18 juin prochain !

Bac Général 2024 - Philo - Centres de l’étranger

Durée de l’épreuve : 4 heures - Coefficient : 8

L’usage de la calculatrice et du dictionnaire n’est pas autorisé.

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants.

L’art nous aide-t-il à vivre ?

Pourquoi faut-il se fier à la science ?

Expliquez le texte suivant :

S’il est manifeste que l’homme est bien l’auteur de ses propres actions, et si nous ne pouvons pas ramener nos actions à d’autres principes que ceux qui sont en nous, alors les actions dont les principes sont en nous dépendent elles-mêmes de nous et sont volontaires. Semblent en témoigner, aussi bien le comportement des particuliers dans leur vie privée que la pratique des législateurs eux-mêmes. On châtie, en effet, et l’on oblige à réparation ceux qui agissent mal, à moins qu’ils n’aient agi sous la contrainte ou par une ignorance dont ils ne sont pas eux-mêmes causes ; et, d’autre part, on honore ceux qui accomplissent de bonnes actions, encourageant les uns et décourageant les autres. Mais les choses qui ne dépendent pas de nous et ne sont pas volontaires, personne n’incite à les faire, attendu qu’on perdrait son temps à nous persuader de ne pas avoir chaud, de ne pas souffrir, de ne pas avoir faim, et ainsi de suite, car nous n’en serons pas moins affectés par ces impressions. Et, en effet, nous punissons l’acte commis par ignorance, si nous tenons l’auteur pour responsable de son ignorance. Par exemple, en cas d’ébriété, les peines sont doublées, parce que le principe de l’acte réside dans l’agent lui-même, qui était maître de ne pas s’enivrer et qui est ainsi responsable de son ignorance. On punit également ceux qui ignorent telle disposition légale dont la connaissance est obligatoire et qui ne présente aucune difficulté. Et l’on fait de même chaque fois que l’ignorance paraît résulter de la négligence, car il dépend de chacun de ne pas rester ignorant, mais de faire attention à s’instruire.

ARISTOTE, Éthique à Nicomaque (IV° s. av. J.-C.)

Sujet intégral officiel ici

Bac Techno 2024 - Philo - Centres de l’étranger

Y a-t-il un sens à refuser la technique ?

La création artistique est-elle totalement libre ?

Expliquer le texte suivant :

Les passions dont il est utile de se servir pour s’exciter à la recherche de la vérité sont celles qui donnent la force et le courage de surmonter la peine que l’on trouve à se rendre attentif. Il y en a de bonnes et de mauvaises : de bonnes, comme le désir de trouver la vérité, d’acquérir assez de lumière pour se conduire, de se rendre utile au prochain, et quelques autres semblables ; de mauvaises ou dangereuses, comme le désir d’acquérir de la réputation, de se faire quelque établissement1, de s’élever au-dessus de ses semblables, et quelques autres encore plus déréglées dont il n’est pas nécessaire de parler.

Dans le malheureux état où nous sommes, il arrive souvent que les passions les moins raisonnables nous portent plus vivement à la recherche de la vérité et nous consolent plus agréablement dans les peines que nous y trouvons que les passions les plus justes et les plus raisonnables. La vanité, par exemple, nous agite beaucoup plus que l’amour de la vérité, et l’on voit tous les jours que des personnes s’appliquent continuellement à l’étude lorsqu’elles trouvent des gens à qui elles puissent dire ce qu’elles ont appris, et qui l’abandonnent entièrement lorsqu’elles ne trouvent plus personne qui les écoute. La vue confuse de quelque gloire qui les environne lorsqu’elles débitent leurs opinions leur soutient le courage dans les études même les plus stériles et les plus ennuyeuses. Mais si par hasard ou par la nécessité de leurs affaires, elles se trouvent éloignées de ce petit troupeau qui leur applaudissait, leur ardeur se refroidit aussitôt ; les études même les plus solides n’ont plus d’attrait pour elles : le dégoût, l’ennui, le chagrin les prend, elles quittent tout. La vanité triomphait de leur paresse naturelle, mais la paresse triomphe à son tour de l’amour de la vérité ; car la vanité résiste quelquefois à la paresse, mais la paresse est presque toujours victorieuse de l’amour de la vérité.

Malebranche, De la recherche de la vérité, Livre VI, chap. 3 (1675)

1 « Établissement » : une position sociale

Questions de l’option n°1

A) Éléments d’analyse

1. Quelles sont les différentes sortes de passions et de désirs qui nous poussent à rechercher la vérité ?

2. Selon l’auteur, qu’est-ce qui peut rendre difficile la recherche de la vérité ?

3. Expliquez la dernière phrase (de : « La vanité triomphait… » à : « victorieuse de l’amour de la vérité ».)

B) Éléments de synthèse

1. Quelle est la question à laquelle l’auteur tente de répondre ici ?

2. Dégagez les différents moments de l’argumentation.

3. En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l’idée principale du texte.

C) Commentaire

1. D’après le texte, peut-on chercher la vérité sans passion ?

2. En vous appuyant sur votre compréhension du texte, pensez-vous qu’il faut chercher la vérité pour elle-même ?

Consultez ici le sujet officiel intégral ici

L’épreuve de philosophie du bac 2024 pour la métropole est prévue le mardi 18 juin prochain (de 8h à 12h) juste avant les épreuves de spécialités : consultez ici toutes les dates du bac .

  • Bac Philo : les 7 règles d’or de l’explication de texte
  • Bac Philo : la méthode pour la dissertation de philosophie

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Affiche ISTEC undefined Paris

dissertation philosophique la technique menace t elle l'homme

Bac 2024 : découvrez les sujets de philosophie tombés dans les centres étrangers

En France, les élèves de terminale plancheront sur l’ épreuve de philosophie le mardi 18 juin de 8 heures à midi. Mais dans les centres étrangers du groupe 1 les candidats au bac passent leur écrit ce mardi 4 juin. Le Figaro Étudiant dévoile les sujets sur lesquels les élèves composent pendant 4 heures. De quoi permettre aux élèves de terminale de s'entraîner ces prochains jours.

Bac général

Pour les candidats de série générale, trois sujets ont été proposés, au choix. Les deux premiers étaient une dissertation.

L'art nous aide-t-il à vivre ?

Pourquoi faut-il se fier à la science ?

Expliquez le texte suivant :

S'il est manifeste que l'homme est bien l'auteur de ses propres actions, et si

nous ne pouvons pas ramener nos actions à d'autres principes que ceux qui sont en nous, alors les actions dont les principes sont en nous dépendent elles-mêmes de nous et sont volontaires. Semblent en témoigner, aussi bien le comportement des particuliers dans leur vie privée que la pratique des législateurs eux-mêmes. On châtie, en effet, et l'on oblige à réparation ceux qui agissent mal, à moins qu'ils n'aient agi sous la contrainte ou par une ignorance dont ils ne sont pas eux-mêmes causes ; et, d'autre part, on honore ceux qui accomplissent de bonnes actions, encourageant les

uns et décourageant les autres. Mais les choses qui ne dépendent pas de nous et ne sont pas volontaires, personne n'incite à les faire, attendu qu'on perdrait son temps à nous persuader de ne pas avoir chaud, de ne pas souffrir, de ne pas avoir faim, et ainsi de suite, car nous n'en serons pas moins affectés par ces impressions. Et, en effet, nous punissons l'acte commis par ignorance, si nous tenons l'auteur pour responsable

de son ignorance. Par exemple, en cas d'ébriété, les peines sont doublées, parce que le principe de l'acte réside dans l'agent lui-même, qui était maître de ne pas s'enivrer et qui est ainsi responsable de son ignorance. On punit également ceux qui ignorent telle disposition légale dont la connaissance est obligatoire et qui ne présente aucune difficulté. Et l'on fait de même chaque fois que l'ignorance paraît résulter de la négligence, car il dépend de chacun de ne pas rester ignorant, mais de faire attention à s'instruire.

ARISTOTE, Éthique à Nicomaque (IV° s. av. J.-C.)

Bac technologique

Pour les candidats de série technologique, là encore, trois sujets étaient à la carte, dont deux dissertations et une explication de texte.

Y a-t-il un sens à refuser la technique ?

La création artistique est-elle totalement libre ?

Expliquer le texte suivant :

Les passions dont il est utile de se servir pour s'exciter à la recherche de la vérité sont celles qui donnent la force et le courage de surmonter la peine que l'on trouve à se rendre attentif. Il y en a de bonnes et de mauvaises : de bonnes, comme le désir de trouver la vérité, d'acquérir assez de lumière pour se conduire, de se rendre utile au prochain, et quelques autres semblables ; de mauvaises ou dangereuses, comme le désir d'acquérir de la réputation, de se faire quelque établissement1, de s'élever au-dessus de ses semblables, et quelques autres encore plus déréglées dont il n'est pas nécessaire de parler.

Dans le malheureux état où nous sommes, il arrive souvent que les passions les moins raisonnables nous portent plus vivement à la recherche de la vérité et nous consolent plus agréablement dans les peines que nous y trouvons que les passions les plus justes et les plus raisonnables. La vanité, par exemple, nous agite beaucoup plus que l'amour de la vérité, et l'on voit tous les jours que des personnes s'appliquent continuellement à l'étude lorsqu'elles trouvent des gens à qui elles puissent dire ce qu'elles ont appris, et qui l'abandonnent entièrement lorsqu'elles ne trouvent plus personne qui les écoute. La vue confuse de quelque gloire qui les environne lorsqu'elles débitent leurs opinions leur soutient le courage dans les études même les plus stériles et les plus ennuyeuses. Mais si par hasard ou par la nécessité de leurs affaires, elles se trouvent éloignées de ce petit troupeau qui leur applaudissait, leur ardeur se refroidit aussitôt ; les études même les plus solides n'ont plus d'attrait pour elles : le dégoût, l'ennui, le chagrin les prend, elles quittent tout. La vanité triomphait de leur paresse naturelle, mais la paresse triomphe à son tour de l'amour de la vérité ; car la vanité résiste quelquefois à la paresse, mais la paresse est presque toujours victorieuse de l'amour de la vérité.

Malebranche, De la recherche de la vérité , Livre VI, chap. 3 (1675)

Rédaction de la copie

Le candidat a le choix entre deux manières de rédiger l'explication de texte.

- soit répondre dans l'ordre, de manière précise et développée, aux questions posées (option n°1);

- soit suivre le développement de son choix (option n°2).

Il indique son option de rédaction (option n°1 ou option n°2) au début de sa copie.

Questions de l'option n°1

A) Éléments d'analyse

1. Quelles sont les différentes sortes de passions et de désirs qui nous poussent à rechercher la vérité ?

2. Selon l'auteur, qu'est-ce qui peut rendre difficile la recherche de la vérité ? 3. Expliquez la dernière phrase (de : « La vanité triomphait… » à : « victorieuse de l'amour de la vérité ».)

B) Éléments de synthèse

1. Quelle est la question à laquelle l'auteur tente de répondre ici ?

2. Dégagez les différents moments de l'argumentation.

3. En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte.

C) Commentaire

1. D'après le texte, peut-on chercher la vérité sans passion ?

2. En vous appuyant sur votre compréhension du texte, pensez-vous qu'il faut chercher la vérité pour elle-même ?

Les élèves de la série générale ont pu choisir de commenter un texte d’Aristote.

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  1. La technique est-elle une menace pour l'humanité

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COMMENTS

  1. Corrigé de philosophie

    • C'est l'homme, pas la technique, qui peut éventuellement être une menace … • Cf. Sartre: accuser la technique c'est une conduite d'excuse qui revient à faire de la technique une force qui nous dépasse…

  2. Corrigés du bac philo

    La technique a donc une fonction émancipatrice : elle permet à l'homme d'échapper à certaines contraintes, de repousser certaines limites.

  3. La technique est-elle une menace pour l'humanité

    La valeur d'une civilisation est-elle fonction de sa technique ? La technique n'est-elle pour l'homme qu'un moyen ? Kant, Idée d'une histoire universelle: "L'homme est un animal"

  4. La technique est-elle naturelle à l'homme ? Corrigé de dissertation

    Cette émission propose un corrigé du sujet de dissertation "La technique est-elle naturelle à l'homme ?" élaboré par Hugues Marminat, professeur de philosophie au lycée Français de Bruxelles. Compréhension du sujet. Publicité. 1) Qu'est-ce que la technique ? chez les Grecs, la technè = art (savoir-faire, habileté).

  5. PDF Corrigé du Bac Blanc

    technique semble déposséder l'homme de sa capacité à agir moralement (utiliser la technique à des fins guerrières ou moralement condamnables). La technique est-elle donc un marqueur de civilisation (signe de perfection culturelle) ou

  6. La technique n'est-elle pour l'homme qu'un moyen

    La technique est-elle une menace pour l'humanité ? Kant, Idée d'une histoire universelle: "L'homme est un animal" La valeur d'une civilisation est-elle fonction de sa technique ? Peut-on affirmer que ne croire en rien est un progrès pour l'Homme ? L'homme est-il fait pour vivre en société ?

  7. La technique nous déshumanise-t-elle ?

    I. L'usage de la technique est à la fois vital et le signe de son intelligence. La mythologie grecque a su représenter la vulnérabilité de l'homme vis-à-vis de la Nature, à travers la mission assignée à Prométhée et Épiméthée dans la distribution des attributs aux êtres vivants sur la Terre.

  8. La technique

    La technique est-elle une menace pour l'humanité ? La technique ne sert-elle qu'à nous rendre maître de la nature ? La technique n'est-elle pour l'homme qu'un moyen ?

  9. LA TECHNIQUE

    La technique libère-t-elle ou asservit-elle les hommes ? La technique est-elle réalisation ou destruction de l'humanité ? La technique résout-elle les problèmes ou en crée-t-elle davantage ? Peut-on gouverner la société à l'aide de techniques ? L'homme peut-il devenir le produit de ses techniques ?

  10. La technique nous rend-elle plus libre ?

    La technique n'est plus le simple outil servant à alléger les besognes pénibles du quotidien, elle est la machine qui remplace progressivement l'homme, non seulement dans les épreuves physiques, mais aussi pour jumeler ses efforts intellectuels.

  11. La technique doit-elle permettre de dépasser les limites de l'humain

    En premier lieu, nous verrons que la technique est naturelle à l'homme. En second lieu, nous expliquerons de quelle manière la technique permet de dépasser les limites de l'humain. Enfin, pour clore la réflexion, nous démontrerons comment la technique redéfinit la notion d' « humanité ».

  12. Les techniques menacent-elles l'être humain ?

    Les philosophes qui défendent la technique mettent souvent en avant sa dimension proprement humaine. C'est ainsi que l'historien des sciences Georges Canguilhem, dans un article intitulé « Machine et organisme » (in La Connaissance de la vie, 1992), rappelle l'origine vitale, biologique de la technique. Descartes dans sa théorie de l ...

  13. Méthodologie de la dissertation : la technique et la nature

    Cette leçon t'offre une approche méthodologique pour la rédaction de la dissertation en philosophie : pour ce faire, voici la réalisation d'un sujet de dissertation issu des annales de l'épreuve finale de philosophie du bac 2021 aux Antilles et disponible sur Eduscol.

  14. La technique en philosophie : les principales thèses

    La technique exprime le vide ontologique le plus total, elle menace l'homme dans sa relation à l'être. Il écrit donc : "La technique met l'homme en péril", elle menace "l'essence pensante de l'homme" et son rapport à l'être. A cause de la technique moderne, "l'homme erre dans un non-monde.".

  15. Philosophie : Sommes-nous maîtres du progrès technique

    Afin de répondre à cette problématique, nous allons dresser un plan à trois parties : la première annoncera que la technique doit sa réussite grâce à l'appui de la science ; le deuxième analysera que la mutation des valeurs sociales dicte le rythme du progrès technique ; et la troisième conclura que le progrès technique doit être ...

  16. Dissertation sur la Technique

    Les menaces sur l'homme sont effrayantes (Armes, écologie). En philosophie cours, doit-on renoncer à la technique en raison de ses conséquences désastreuses ? Le monde dans lequel on vit est essentiellement technique et un retour en arrière est peu envisageable. Le travail est essentiel pour l'homme et la technique en est caractéristique.

  17. dissertation : le developpement de la technique nous donne-t-il plus de

    Cette émancipation de l'homme vis-à-vis de la nature grâce à la technique crée-t-elle de nouvelles menaces ou dépendance ? Le développement des techniques doit-il être limité pour sauvegarder l'origine libératrice de la technique, si oui selon quels critères ?

  18. L'usage de la technique libère-t-il l'Homme

    La technique est à la fois considérée comme un moyen au service de l'homme et comme une menace à l'égard de la nature et de l'homme. D'une part, la technique provoque en l'homme l'espoir d'une libération. Et d'autre part, elle engendre le sentiment de la crainte d'un asservissement, d'une aliénation. Il y a donc une ...

  19. Cours

    La technique est-elle naturelle à l'homme? Sujets : La condition humaine peut-elle être transformée par la technique? La technique nous éloigne-t-elle de la nature? La technique est-elle une menace? Respecter la nature, est-ce renoncer à la transformer? La technique est-elle contre-nature?

  20. La technique est-elle une menace pour l'humanité

    Dissertation sur le sujet : la technique est-elle une menace pour l'humanité ? La technique est ce qui a permis à l'homme de devenir ce qu'il est, mais elle rend ce dernier dépendant. C'est l'usage que l'on a de la technique qui est bon ou mauvais. Sommaire. II) Les aspects néfastes de la technique.

  21. Le progrès technique sert-il ou menace-t-il la liberté de l'homme

    La civilisation, ensemble de valeurs humaines, ne se réduit pas au progrès technique. Celui-ci peut même menacer la liberté de l'homme au lieu de la servir, s'il n'est pas accompagné de toute une éducation intellectuelle et morale..

  22. La technique libère-t-elle l'homme

    D'abord, on peut dire que la technique libère l'homme car elle lui permet de survivre et de s'émanciper de la nature. Autrement dit, elle lui permet de se détacher de la nature. C'est ainsi que Platon lie liberté et technique dans Protagoras en racontant le mythe de Prométhée.

  23. Les techniques menacent-elles l'homme

    Dans la sixième partie du Discours de la méthode (1637), le philosophe français voit dans la technique un formidable outil de libération apte à « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature », selon la célèbre formule. Et de louer les bienfaits qu'elle peut nous apporter, en particulier la conservation de la santé et l ...

  24. Bac 2024 : découvrez les sujets de philosophie tombés dans les centres

    Les sujets de l'épreuve de philo des centres étrangers ont été dévoilés. L'occasion pour les candidats qui passeront le bac en France le 18 juin prochain de s'entraîner. En France, les ...

  25. Bac 2024 : le sujet de philosophie pour les centres de l'étranger

    ARISTOTE, Éthique à Nicomaque (IV° s. av. J.-C.) Sujet intégral officiel ici . Bac Techno 2024 - Philo - Centres de l'étranger. Durée de l'épreuve : 4 heures - Coefficient : 8

  26. Bac 2024 : découvrez les sujets de philosophie tombés dans les ...

    Pour les candidats de série technologique, là encore, trois sujets étaient à la carte, dont deux dissertations et une explication de texte. Sujet 1. Y a-t-il un sens à refuser la technique ...